Ruben UM NYOBE

10 avril 1913 – 13 septembre 1958

Résumé

Né le 10 avril 1913 à Song Mpeck au Cameroun, il est un militant indépendantiste et anticolonialiste camerounais, première personnalité politique à revendiquer l’indépendance de son pays, le Cameroun, en Afrique francophone, et l’unification des parties orientale (sous tutelle française) et occidentale (sous tutelle anglaise). Au terme de ses études, Um Nyobè obtient une formation d’enseignant. En juin 1944, il rejoint le Cercle d’études marxistes qui propose de lutter contre « le nazisme, le racisme et le colonialisme ». L’année suivante, les membres du cercle réfléchissent à créer un mouvement qui aurait pour but l’indépendance du Cameroun, colonie française prise à l’Empire allemand en 1916. Ce mouvement sera l’UPC (Union des Populations du Cameroun), dont Um Nyobè prend la tête sept mois plus tard. Le mouvement crée des écoles, insiste sur l’importance des comités de base et lance trois journaux. Um Nyobè parcourt le pays et donne des conférences. Cette voix du peuple camerounais dont il se fait l’écho, Ruben Um Nyobè finit par la porter à l’étranger. Malgré les pressions des autorités françaises, qui essaient de l’empêcher de se procurer un visa, le Mpodol (celui qui porte la parole des siens) se fend d’un discours historique à la tribune de l’ONU, le 17 décembre 1952. Le 22 avril 1955, l’UPC signe avec les dirigeants de l’Union des syndicats confédérés du Cameroun une «Proclamation commune pour la fin du régime de tutelle, pour l’édification d’un État camerounais souverain ». La France qualifie donc l’UPC d’être un parti révolutionnaire cherchant à prendre le pouvoir par la force. Et lorsqu’en mai, une série de manifestations dégénèrent en émeutes meurtrières dans plusieurs villes, l’administration coloniale française impute la responsabilité de ces violences à l’UPC et une répression féroce s’abat sur ses dirigeants. Le pouvoir colonial ne voulait pas de l’indépendance et l’affrontement était inévitable. Ils ont pourchassé les nationalistes jusqu’à les exterminer. À contrecœur, Ruben Um Nyobè prend le maquis. Le samedi 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobè est assassiné par l’armée française dans une forêt près du village de Libelingoï, dans le centre du Cameroun. Malgré les campagnes de diabolisation menées par la France, au Cameroun, il est l’objet d’une grande admiration.