« Lorsqu’on parle de l’histoire du « Gabon », il faut entendre, par-là, la reconstitution intellectuelle, intelligible et critique du passé vécu par les habitants du pays de ce nom pris dans ses limites actuelles que l’on projette dans la nuit des temps révolus. » dixit Nicolas METEGUE N’NAH.
Ci-dessous, nous proposons une approche synthétique des périodes et évènement marquant l’histoire du Gabon de manière chronologique.
30 août 2023 : Restauration de l'État au Gabon
À la suite d’une nouvelle fraude électorale du dictateur Ali BONGO, le CTRI (Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions) a posé une action salutaire et salvatrice en empêchant un énième massacre des populations gabonaise comme par le passé et en destituant le dictateur Ali BONGO. Le général OLIGUI NGUEMA Brice Clotaire a été nommé Président de la transition au Gabon.
Du 17 au 21 février 2021 : Concert de casseroles réprimé dans le sang
À la suite de nouvelles mesures prises par la dictature gabonaise qui dirige le pays, soi-disant pour lutter contre la propagation du Covid-19, les Gabonais ont décidé de faire un concert de casseroles pour protester contre ces mesures. Chaque citoyen est invité à taper sur des casseroles à partir de 20 :00 pendant 5 minutes et à son domicile afin de dénoncer les mesures suicidaires prise par la dictature : fermeture des commerces, couvre-feu à 18 :00 (qui dure déjà depuis près d’un an), et l’obligation d’effectuer un test de dépistage pour se rendre notamment à l’église, au restaurant, voyager à l’intérieur du pays. Lors de la deuxième journée de ce concert des casseroles, deux citoyens gabonais sont abattus par balle par les forces armées gabonaises : Djinky EMMANE M’VONO, étudiant en géographie à l’Université Omar Bongo et Gildas ILOKO, tué en rentrant chez lui. La sanglante répression qui est la marque de fabrique de la dictature BONGO-PDG a eu raison de cette contestation citoyenne pacifique.
7 janvier 2019 - Tentative de Restauration de l'État au Gabon
Le 7 janvier 2019, une tentative de Restauration de l’État menée par une poignée de soldats a eu lieu le lundi à l’aube à la radio-télévision nationale, à Libreville, appelant à un soulèvement et annonçant la formation d’un «Conseil national de restauration» de la démocratie. Le message appelant l’armée et la population à se soulever a été lu par le lieutenant Kelly Ondo Obiang, commandant-adjoint de la Garde républicaine (GR). On note l’assassinat de 2 compatriotes gabonais lorsque le GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale) gabonais est intervenu pour reprendre la radio-télévision nationale.
24 octobre 2018 - Ali Bongo est victime d'un AVC (Accident Vasculaire Cérébral)
Le 24 octobre 2018, alors qu’Ali Bongo s’était à nouveau imposé en faisant un coup d’état militaro-électoral à l’élection présidentielle du 27 août 2016, ce dernier est victime d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) à Riyad en Arabie saoudite. Depuis cette date, nombreux gabonais ont l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort.
23 septembre 2016 - La Cour Constitutionnelle proclame la réélection d'Ali Bongo Ondimba
31 août 2016 - Attaque du quartier général de campagne de Jean PING
Le ministre de l’intérieur annonce la réélection d’Ali Bongo Ondimba à 15h. Dès 16h, répression violente des manifestations de protestation et attaque du quartier général de campagne du principal candidat de l’opposition Jean Ping à 23h30.
27 août 2016 - Élection présidentielle gabonaise
30 août 2009 - Élection présidentielle gabonaise
Élection présidentielle fortement contestée. Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar, est déclaré élu avec 41,79 % des suffrages exprimés face à 22 candidats. Répression sanglante et meurtrière des manifestations à Port-Gentil.
08 juin 2009 - Mort d’Omar Bongo Ondimba
27 novembre 2005 - Élection présidentielle gabonaise
A l’élection présidentielle du 27 novembre 2005, Pierre Mamboundou est élu président par le Peuple gabonais, mais, à nouveau, la Cour constitutionnelle déclare Omar Bongo Ondimba vainqueur. Plusieurs personnes ont été assassinées pendant la crise post-électorale et le siège national du parti de Pierre Mamboundou sis au quartier Awendjè dans le 4e arrondissement de Libreville, a été mis à sac le 21 mars 2006 par les unités de l’armée gabonaise encagoulées. Il échappe de peu à une tentative d’assassinat. Exfiltré par sa base, il a été contraint à l’exil (dans son propre pays) à l’ambassade d’Afrique du Sud.
6 décembre 1998 - Élection présidentielle gabonaise
A l’élection présidentielle du 6 décembre 1998, Pierre Mamboundou est élu Président par le Peuple gabonais, mais Omar Bongo s’impose une nouvelle fois par le feu et le sang en massacrant de nombreux gabonais. En 1998, Pierre Mamboundou est le candidat du Haut Conseil de la Résistance (HCR) – la coalition des partis d’opposition – à l’élection présidentielle du 6 décembre. Sa candidature est soutenue entre autres par le Parti gabonais du progrès (PGP) de Pierre Louis Agondjo Okawé, le Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ) de Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, le Forum africain pour la reconstruction (FAR) de Léon Mbou Yembit et le Parti gabonais du centre indépendant (PGCI) de Jean Pierre Lemboumba Lepandou. Pendant la campagne électorale, Léon Mébiame, ancien Premier ministre et membre du HCR justifiera son soutien à sa candidature par une phrase: « Pierre Mamboundou est un homme honnête et droit».
Du 7 octobre au 3 novembre 1994 - Accords de Paris sous l’observation de la France
Le 7, les représentants d’Omar Bongo et le Haut Conseil de la résistance (H.C.R.), qui regroupe l’opposition, signent à Libreville, en présence du ministre français de la Coopération Michel Roussin, un accord qui prévoit la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation d’élections législatives avant dix-huit mois. Cet accord met fin à la crise politique engendrée par la réélection frauduleuse d’Omar Bongo, en décembre 1993. Le Rassemblement national des bûcherons de Paul Mba Abessole, véritable vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 1993, refuse de participer au gouvernement, contrairement à d’autres formations du H.C.R. Le 3 novembre, le gouvernement de coalition entre en fonction. Trois des six ministres de l’opposition nommés refusent d’y participer – dont le chef du Parti Gabonais du Progrès Pierre-Louis Agondjo-Okawé.
1993 - Première Election présidentielle depuis le retour au multipartisme
Première élection présidentielle depuis le retour au multipartisme : victoire frauduleuse d’Omar Bongo
26 mars 1991 - Constitution de la Troisième République Gabonaise
En 1990 se tient la Conférence Nationale. La mort suspecte de Joseph Rendjambé, secrétaire général du Parti Gabonais du Progrès (PGP), un important parti de l’opposition (alors considéré par le peuple comme rare opposant crédible), avait déclenché une véritable crise interne dans le pays, notamment à Libreville et à Port-Gentil. De la Conférence Nationale découlent :
- Une Constitution dite de la période transitoire (Loi n°4 du 28 Mai 1990) avant la définitive du 26 mars 1991 et dont la finalité était d’encadrer le multipartisme renaissant ; (C’est dans cette Constitution que fut introduite pour la première fois la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples) .
- La Loi N°2/90 du 26 Juillet 1990 portant ratification de la Charte Nationale des Libertés (également intégrée dans la Constitution).
La nouvelle constitution de mars 1991 est adoptée par 65 Députés du PDG (ancien Parti Unique) et 55 députés issus de l’opposition et des Indépendants, et ses apports majeurs sont :
- Mise en place du quinquennat
- Limite à une seule réélection (donc à deux mandats)
- Age maximal pour devenir président fixé à 70 ans
Mai 1990 - Retour du multipartisme
Mars à Avril 1990 - Conférence nationale
Conférence nationale pour discuter des réformes institutionnelles et politiques
09 novembre 1986 - Élection présidentielle gabonaise
Toujours candidat unique, Omar Bongo est réélu président de la République. Il obtient 99,97 % des suffrages.
30 décembre 1979 - Élection présidentielle gabonaise
Toujours candidat unique, Omar Bongo est réélu président de la République. Il obtient 99,8 % des suffrages.
Le Bénin et le Gabon se sont toujours frictionnés depuis les années des indépendances, à cause de leurs leaders diamétralement opposés dans la vision du monde et de l’Afrique. L’un des épisodes les plus rocambolesques, se produira le 16 janvier 1977.
25 février 1973 - Élection présidentielle gabonaise
L’élection présidentielle gabonaise de 1973 a eu lieu le . Les électeurs étaient appelés à renouveler tous les membres de l’Assemblée nationale, dissoute prématurément le 4 février 1973. Les élections présidentielles et législatives auraient dû avoir lieu au mois de mars 1974. Les résultats du scrutin sont les suivants : Votants = 529 828 → Bulletins blancs ou nuls = 2 091 → Suffrages recueillis par la liste du Parti démocratique gabonais = 527 737 (99,6 %).
1968 - Création du parti unique nommé PDG (Parti Démocratique Gabonais)
Omar Bongo décrète l’abolition du multipartisme et fonde le Parti Démocratique Gabonais (PDG) qui devient le parti unique
27 novembre 1967 - Annonce officielle de la mort du Président Léon MBA
Mort de Léon Mba, Albert-Bernard Bongo (appelé par la suite Omar Bongo Ondimba) lui succède comme Président de la République avec la bénédiction de la France.
La guerre du Biafra est la guerre de la France au Nigeria pour créer la sécession de ce pays afin d’avoir la main mise sur le pétrole, elle s’est déroulée du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970 sous la direction du colonel Odumegwu Emeka Ojukwu qui n’est autre que le père biologique présumé du dictateur gabonais Ali BONGO qui fut adopté pendant cette période par le dictateur gabonais Omar BONGO.
17 février 1967 - Modification de la Constitution gabonaise
L’objectif de la révision constitutionnelle du 17 février 1967 est de permettre au vice-président de succéder automatiquement au président en cas de vacance du pouvoir.
Du 17 au 18 février 1964 - Tentative de Restauration de l'État au Gabon
Dans la nuit du 17 au 18 février 1964, des militaires gabonais font une tentative de Restauration de l’État en réaction aux dérives autocratiques de Léon MBA. Le président Léon MBA MINKO est arrêté et déporté vers Lambaréné. L’armée française donne l’assaut le 18 février et rétabli Léon MBA MINKO au pouvoir après une intervention sanglante.
21 février 1961 - Constitution de la Deuxième République Gabonaise
Léon M’Ba, élu le 13 février 1961, impose par cette constitution un régime présidentiel (sur le modèle français) à la place de l’ancien régime parlementaire. Ce régime est qualifié d’ «hyper présidentiel». Le président de la république, chef du gouvernement, nomme les ministres dont il détermine librement les fonctions et qui ne sont responsables que devant lui seul. La référence à « Dieu » introduite dans la précédente Constitution est abandonnée.
14 novembre 1960 - Constitution de la Première République Gabonaise
Le 14 novembre 1960, le Premier Ministre, chef de l’Etat, promulgue la Constitution de la Première République Gabonaise. Elle consacre une certaine idée du multipartisme et s’impose dans la lignée de la Constitution du 19 février 1959, un régime parlementaire. Le lendemain 15 novembre 1960 : l’Assemblée nationale prépare une motion de censure contre le gouvernement de Léon Mba. Paul Marie Gondjout, président de l’Assemblée nationale conteste le choix de Léon Mba d’instaurer un régime présidentiel dans le pays. Ancien député au palais Bourbon en France dans les années 50, Paul Marie Gondjout milite pour l’instauration d’un régime parlementaire. Il est soutenu par le principal rival politique de Léon Mba, Jean-Hilaire Aubame. Mais un jour plus tard, Léon Mba décrète l’état d’urgence et ordonne l’arrestation des députés frondeurs y compris Gondjout son allié. ». La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, et la référence à « Dieu », sont introduits pour la première fois dans le préambule de cette constitution.
17 août 1960 - Indépendance de la République Gabonaise
Proclamation de l’indépendance de la République Gabonaise. Léon MBA est élu président de la République avec le soutien de la France.
19 février 1959 - Loi constitutionnelle promulguant la Constitution de la République Gabonaise
Le 19 février 1959, le Premier Ministre Léon Mba, futur 1er président de la république, promulgue la constitution de 1959 du Gabon qui n’est pas indépendant.
28 Septembre 1958 - Référendum constitutionnel pour rentrer dans la Communauté franco-africaine
Le 28 Septembre 1958, il y a eu le référendum sur la constitution pour rentrer dans la Communauté franco-africaine. Les deux grands partis que sont l’Union Démocratique et Sociale Gabonaise (U.D.S.G) dirigée par Jean-Hilaire AUBAME et le Bloc Démocratique Gabonais (B.D.G) dont les leaders étaient Paul-Marie GONDJOUT et Léon MBA MINKO ont voté « OUI » au référendum. Mais, le P.U.N.G.A, le troisième grand parti créé à moins d’un moi du référendum a appelé les populations à voter « NON« . Car, le P.U.N.G.A veut une indépendance totale et immédiate vis-à-vis de la France comme le demande tous les panafricains.
20 août 1958 - Création du Partie de l'Unité Nationale Gabonaise (P.U.N.G.A)
En août 1958, le Parti de l’Unité Nationale Gabonaise (P.U.N.G.A) est créé par d’anciens militants de l’Union Démocratique et Sociale Gabonaise (U.D.S.G) en désaccord avec la position prise par ce parti lors du référendum sur la communauté franco-africaine. Ce référendum, décidé par le général de Gaulle revenu au pouvoir en France en mai 1958, proposait à chaque territoire français d’Afrique, la possibilité de devenir un Etat membre de la Communauté franco-africaine et de continuer ainsi à évoluer sous la tutelle de la France en votant « oui » ou bien alors d’accéder immédiatement à l’indépendance par vote majoritaire du « non ». Le P.U.N.G.A a milité pour le NON.
Août 1953 - Création du Bloc Démocratique Gabonais (BDG)
Le Comité Mixte Gabonais (CMG) de Léon MBA MINKO fusionne avec un autre mouvement, non moins important, le Parti Démocratique Africain (PDA), fondé par un Gabonais, élu Grand conseiller à Brazzaville, Paul Gondjout. De ce rassemblement naquit un grand parti, le BDG (Bloc Démocratique Gabonais) avec Léon MBA comme président et Paul GONDJOUT comme Secrétaire général. Léon MBA MINKO, sentant le changement de position des évolués gabonais, affilia son parti au RDA (Rassemblement Démocratique Africain) de Félix Houphouët Boigny en participant au congrès de Bamako.
9 septembre 1947 - Création de l'UDSG (Union Démocratique et Sociale Gabonaise)
Le 9 septembre 1947, Jean Hilaire AUBAME crée l’UDSG (Union Démocratique et Sociale Gabonaise). A la création de l’UDSG, Léon MBA MINKO avait accepté d’être Secrétaire Administratif tout en demeurant président du CMG (Comité Mixte Gabonais) et Jean Hilaire AUBAME était le président fondateur, mais il n’avait pas suffisamment de temps pour bien implanter son parti sur tout le territoire car il passait son temps entre Paris et Libreville à cause de sa fonction de député à l’Assemblée Nationale.
12 août 1946 - Création du Comité Mixte Gabonais (CMG)
L’organisation des partis politiques au Gabon dès 1946 s’était faite dans des conditions très pénibles. Malgré les dispositions de la nouvelle constitution et d’autres lois afférentes, l’administration coloniale, très policière, ne voulait pas laisser faire. Malgré les obstacles, les partis politiques virent le jour au Gabon grâce à la détermination de groupes locaux, avec l’appui des groupes d’études Communiste qui existaient en A.E.F (Afrique Équatoriale Française) à partir de 1945 et la Ligue des droits de l’homme. Léon MBA MINKO lance le 12 août 1946, avec l’appui discret du GEC, le Comité Mixte Gabonais (C.M.G) avec pour secrétaire général François MEYE, un ancien élève de la Mission protestante. A sa création, le CMG, n’était pas vraiment un parti politique. Jusqu’en 1949, il ne comptait que deux sections sur toute l’étendue du territoire, à Libreville et Medouneu. Ce parti commença à se développer réellement en 1951 avec la candidature de Léon MBA aux élections législatives du 17 juin 1951.
1929 - Wongo : Résistant à la pénétration coloniale dans la région de Lastourville
Wongo était un guerrier Awandji qui lutta contre les conditions de travail difficiles durant la colonisation dans la région de Lastourville. Il fut déporté à Bangui qui était le centre pénitencier de l’empire colonial français en 1929. De tous les résistants anticolonialistes du Gabon, seul Wongo a un monument digne de l’homme qu’il a été, inauguré en 2004 seulement. Ce monument constitue un patrimoine, une référence dans la région de Lastourville, et le drapeau repose sur une dalle de béton dans laquelle se trouve la tête du défunt.
1929 - Mbama : Résistant à la pénétration coloniale dans la région d'Okondja
Mbama a combattu la milice coloniale à Okondja pour sauver l’honneur de sa femme abusée par un militaire coloniale. Tout comme ceux qui le suivirent, ils en avaient tous marre des brimades des soldats de l’administration française sur les autochtones. En tant que meneur de cette révolte, Mbama fut décapité en 1929 à l’actuelle place de l’indépendance.
L’équipe dirigeante du mouvement, qui était basée dans la région d’Oyem, comprenait, entre autres, les chefs OVONE MINTSA, du clan Nkodjè, et EKOME ADZA, alias « Monsieur KLA », du clan Odzip. L’ensemble des guerriers ou Binzima (*qui signifie « les soldats ») était réparti en dix bataillons de quatre cents à cinq cents hommes commandés par des chefs de bataillon.
1906 - Nyonda Makita : Résistant à la pénétration coloniale dans la région comprise entre Moabi et Tchibanga
Deux ans avant la fin de son insurrection, les Punu étaient, eux aussi, soulevés dans la région de Moabi sous la direction de Mavurulu, alias Nyonda Makita. De 1906 à 1909, ce mouvement de résistance combattit les troupes coloniales dans la région comprise entre Moabi et Tchibanga avant d’être complètement décapité. Son chef Nyonda Makita, privé de ses principaux collaborateurs, s’enfuit vers Ndéndé où , devant les menaces qui pesaient sur les membres de sa famille arrêtés par les colonisateurs, il dut se livrer aux autorités françaises avant de s’éteindre tout seul quelques jours plus tard dans sa cellule de Prison en 1910.
1903 - Mbombé A Gnangué : Résistant à la pénétration coloniale dans la région comprise entre Mimongo, Mouila et Mbigou
En 1903, un autre grand foyer de résistance armée vit le jour chez les Mitsogo, dans la région comprise entre Mimongo, Mouila et Mbigou. Le chef de cette révolte, Mbombè, et ses hommes s’élevaient contre les exactions des compagnies concessionnaires, l’installation des postes militaires coloniaux et l’institution de l’impôt. Dès le début, les insurgés s’attaquèrent aux factoreries européennes qui furent systématiquement pillées. En mai-juin 1904, le Capitaine Colona de Leca dirigea une expédition contre eux mais sans succès, les autochtones ayant refusé le combat. Ils ne l’engagèrent que six mois plus tard, très exactement, le 5 décembre 1904. De violentes batailles commencèrent alors à opposer les résistants aux troupes coloniales qui, enfermées dans le poste de Mouila à partir du 15 décembre 1904, ne purent en sortir que le 6 février 1905. La lutte se poursuivit jusqu’en 1908. Arrêté et condamné à dix ans de déportation au Tchad, Mbombè mourut, officiellement d’une pneumonie, le 27 août 1913.
1895 - Emane Tole : Résistant à la pénétration coloniale dans la région de Ndjolé
L’un de ces mouvements se forma dans la région de Ndjolé en 1895. Il rassemblait en une coalition des membres de deux clans fang Esamkep et Mveme. Le chef du mouvement, du nom d’Émane Tole, en voulait particulièrement aux autorités coloniales de Ndjolé qui avait brulé son village en 1886 et, plus généralement, à tous ceux qui voulaient l’empêcher de jouer son rôle d’intermédiaire commercial obligé en amont de Ndjolé. A partir de 1895, une série de combats opposèrent [sic] ses hommes aux troupes coloniales. En 1901, la situation particulièrement grave. Exaspérés par l’abaissement des prix de leurs produits, par la hausse de ceux des marchandises européennes et l’intuition, en 1899, de l’impôt de capitation, les autochtones établirent un blocus particulièrement efficace sur l’Ogowè au niveau du poste de Ndjolé, qu’ils occupèrent ainsi que plusieurs factoreries de la région pendant de longues semaines. Pour réduire ce mouvement de révolte, la S.H.O., dont les intérêts se trouvaient directement menacés, engagea de nombreux miliciens qui prêtèrent main-forte aux troupes coloniales du poste Ndjolé. Après ces longs mois de combat, Emane Tole, trahi par sa belle-famille, dut se rendre, en septembre 1902, aux autorités coloniales qui s’était emparées de son fils Tole Emane et menaçaient de l’exécuter. Les deux hommes furent déportés à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire. Après la mort d’Émane Tole en 1912, Tole Emane fut rapatrié au Gabon.