René-Paul SOUSATTE
18 juin 1913 – 27 février 1969
Portrait réalisé par Samperode Mba
Le 27 février 1969, RPS, comme il a été surnommé par ses partisans, meurt à Libreville. Il n’a que 56 ans. 50 ans après sa disparition, le souvenir de l’homme qui eut le courage de ses opinions face à la France colonisatrice en disant NON au référendum de 1958 a péri.
c’est la période de l’action parlementaire (ou celle des évolués)
Charles de Gaulle revient au pouvoir à l’occasion de la crise algérienne
René Paul SOUSATTE crée le PUNGA pour dire « NON » à la France coloniale
Référendum instituant la « communauté » franco-africaine
Entrée en matière
A partir de 1862, éclatèrent au Gabon de nombreux conflits armés qui se succédèrent presque sans discontinuer jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale. De simples escarmouches qui embrasèrent surtout le bassin du Como, les altercations entre autochtones et forces d’occupation coloniales évoluèrent, vers la fin XIXe siècle, en de véritables campagnes militaires de plus en plus meurtrières avec la constitution de grands mouvements de résistance armée.
Au moment de la Première Guerre mondiale, la collaboration des indigènes devient un enjeu central au cours de laquelle des centaines de milliers de travailleurs et soldats coloniaux sont enrôlés de force. Bousculées par les États-Unis et par l’Union soviétique au sortir du conflit, et toujours contestées par les peuples colonisés, les métropoles impériales révisent leur « politique indigène ». Objectif : susciter le consentement des peuples dominés. En offrant aux élites indigènes plus de libertés, tout en garantissant leur sécurité face aux menaces intérieures et extérieures, on favorise leur rapprochement avec leurs bienfaiteurs métropolitains.
Entre 1939 et 1945, le Gabon (étant une colonie française) est embarqué dans la seconde guerre mondiale par l’Empire français. En contrepartie de l’effort de guerre exigé des populations africaines, une nouvelle « politique indigène » est élaborée et dont l’objectif est de placer les « élites » africaines comme la » clé de voûte » de l’administration coloniale. Les indigènes « évolués » sont promus dans les hiérarchies administratives. En effet, c’est pour répondre aux contestations que la conférence de Brazzaville promet aux colonisés le droit de se syndiquer et la fin – progressive – du travail forcé. Le droit syndical, effectivement accordé le 7 août 1944, donne une spectaculaire impulsion aux mouvements sociaux africains jusqu’alors systématiquement brimés.
Vous l’aurez compris, afin de répondre à la question : comment administrer et exploiter durablement les colonies ? La France incite les indigènes évolués à créer des mouvements politiques afin de s’appuyer sur la « classe dirigeante » autochtone. La priorité est de pénétrer les sociétés indigènes pour « mettre à profit les éléments locaux utilisables » et « détruire les éléments locaux inutilisables ».
Cette nouvelle ère des « chantres de la liberté » sonne le glas du combat politique des cadres locaux pour l’autonomisation du Gabon afin de mettre un terme à l’occupation illégale des colons en Afrique en général et au Gabon en particulier. Cependant, la tâche ne s’annonce pas aisée car plusieurs compatriotes souhaitent cohabiter avec le colonisateur par crainte de représailles multiformes notamment la perte de leurs intérêts acquis au profit du plus grand nombre.
Dans le sud du Gabon, d’illustres figures comme René-Paul Sousatte (1913-1969) représente à la perfection, l’exemple type d’un citoyen épris de liberté et de bon sens mais qui suite à son refus de coexister avec le martyr et ses affidés, a fini par être écarté de la gestion du pays lorsque celui-ci accède aux indépendances factices.
Naissance
René-Paul Sousatte est né le 18 juin 1913 à Divengou. C’est un petit village situé dans le Fernan-Vaz, cette terre où se rencontrent, quelques fois sans s’arrêter, depuis des siècles les Nkomi, les Galoa et les Ghisira.
C’est de ce dernier peuple dont il est issu. Les Ghisira, apparentés aux Bajag (Kongo), occupent un territoire qui s’étend du centre de la colonie du Gabon (entre la chaîne du Mayomb et la Ngounie) jusqu’à la lagune Nkomi. Un territoire de plaines et de grands cours d’eau où le Bwiti rythme l’organisation sociale. Un territoire aussi où la religion chrétienne a pénétré depuis la fin du 19ème siècle. En témoigne l’installation des missionnaires du Saint-Esprit à Mandji où va s’élever alors la Mission Sainte-Croix des Eshiras (en plein Coeur de la plaine de Ndougou et aujourd’hui disparu) et à Sindara où va être fondé la mission Notre Dame des Trois Epis (Sindara est un village fang au bord de la Ngounie ou les Mitsogho vont s’installer cohabitant ainsi avec les Eshira vivant du coté de Fougamou).
Parcours scolaire
C’est dans ce Fernan-Vaz natal que RPS entame ses études. Il est inscrit à l’école primaire catholique de Saint-Anne d’Odimba, mission catholique rendue célèbre par le Père Bichet, devenu roi des Nkomi, et à qui sa mère, grande héritière, avait offert la chapelle de bois fabriquée dans les ateliers de Gustave Eiffel. Dans cette mission ou RPS évolue, il est pris en charge par un oncle : l’abbé Charles Guibinga qui est resté dans la mémoire collective comme le premier prêtre de la communauté Ghisir en 1923, titre qu’il partage avec Clair Bakenda car les deux jeunes gens ont été ordonnés le même jour à la mission Sainte-Croix des Eshiras. C’était le 18 août 1923.
Aux côtés de l’abbé Guibinga, Sousatte se sent protégé. Garçon brillant, il est recommandé par son tuteur aux responsables du Séminaire Saint-Jean de Libreville. À cette époque, en effet, les meilleurs esprits sont orientés vers le sacerdoce ou encore vers l’enseignement. Il quitte donc son Fernan-Vaz natal pour rejoindre Libreville en 1927. Il y fait sa classe de 7ème puis entre en 6ème. Les années s’écoulent et Sousatte se forme. C’est à cette époque qu’il rencontre Jean-Hilaire Aubame Eyeghe, recommandé par l’abbé Jean Urbain Obame. Les deux hommes se fréquentent au fil des années, partageant les mêmes idées.
Début de carrière professionnelle
En 1935, au bout de sa septième année, et alors qu’il est proposé à la prêtrise, Sousatte quitte Saint-Jean. Comme deux années avant lui Aubame. René-Paul Sousatte entre dans la Société du Haut-Ogooué le 15 mars 1936. En 1938, il rejoint les services de l’administration coloniale. Cela le conduit à Brazzaville où il retrouve Jean-Hilaire Aubame. Il exerce dans la capital aefienne (en référence à l’Afrique Equatoriale Française) comme administrateur civil.
À Brazzaville, Sousatte s’initie à la politique et fréquente Aubame mais aussi Ayoune Jean-Remy. Les deux hommes travaillent au cabinet de Félix Eboué qui considère les Gabonais comme “les hommes les plus intelligents de l’AEF”. Dans cette ville, il dirige à partir de 1942, un mouvement aux accents politiques : l’Union Éducative et Mutuelle de la Jeunesse de Brazzaville. L’organe d’information de cette association est “L’Éducation de la Jeunesse Africaine”.
Péripéties d’un admirateur de De Gaulle
En juin 1940, alors que la guerre a éclaté 9 mois plutôt, Félix Eboué se désolidarise du gouvernement de Vichy. Il fait donc de l’AEF un théâtre d’opérations opposant pétainistes et gaullistes, français et français. Il se joint donc à la résistance et invite ses collaborateurs et tous les aefiens valides à contribuer à l’effort de guerre. Aubame, soutenu par Eboué se rend à Libreville pour organiser les “indigènes” en faveur du mouvement gaulliste.
Sousatte décide de monter au front quelques mois plus tard. Et c’est pendant qu’il s’apprête à s’engager qu’il apprend la mort de « son père » Charles Guibinga. Il avait 52 ans. Pendant qu’Aubame vient mobiliser les Gabonais pour contrer les pétainistes à Libreville et Lambaréné, Sousatte monte au front en France. Il a 29 ans. Il est envoyé dans les tranchées de France et d’Italie et se voit saluer pour quelques faits de guerre.
Démobilisé, il rentre à Brazzaville et reprend son activisme politique et social. Il est secrétaire général de « l’Union Professionnelle des Français d’Afrique » en 1946. Cette même année, son engagement politique prend une autre tournure. Il sollicite les suffrages de ses concitoyens et est élu au Conseil représentatif local en 1947. Là, soutenu par son ami Aubame, il se porte candidat au poste de Conseiller à l’Union Française, institution créée par la constitution de la IVème République.
En 1948, Sousatte préside le très influent Comité Gabonais d’Études Sociales et Économiques. En 1949, Sousatte, l’ancien combattant, l’esprit libre et fervent admirateur de Charles de Gaulle, devient très actif au sein de la section africaine du Rassemblement Pour la France (RPF) de “l’Homme du 18 juin”. Il est l’un des principaux animateurs de l’Étincelle de l’AEF”, la revue de RPF Afrique.
En 1953, il publie “L’AEF, Berceau de l’Union Française”. L’ouvrage est un succès. Mais cela lui vaut quelques ennemis en AOF qui compte parmi les africains de France influents de nombreux fils qui vont faire regretter à RPS son caractère prétentieux dans un contexte de conflit latent entre l’AEF et l’AOF dénoncé dans les hémicycles du Sénat et de l’Assemblée Nationale par d’autres aefiens tels que le Gabonais Gondjout, le tchadien Lisette, le congolais Tchikaya, l’Oubanguien Boganda.
En 1952, RPS perd son mandat. Il doit affronter ses adversaires qui s’emploient à pousser l’administration coloniale à refuser à Sousatte sa réintégration dans ses corps. Pour régler le problème Sousatte, il est “expédié” à Madagascar.
Cette attitude de l’administration irrite l’ancien parlementaire. Son “exil” à Madagascar est un long moment de réflexion. Admirateur de la France Libre et de son chef à la fin des années 1940, Sousatte hait désormais la France… même de Gaulle ne lui fera pas changer d’avis.
Il rentre au Gabon en 1957 pour engager à 44 ans, une nouvelle page de son histoire personnelle. Pour les élections de cette même année, Sousatte ne peut pas briguer de mandat. Il ne veut plus servir l’UDSG (Union démocratique sociale gabonaise) de Jean-Hilaire Aubame. Il est le grand absent de cette échéance de 1957.
Mais, en 1958, l’homme rebondit. Il crée le PUNGA, le parti qui va militer pour le NON au référendum de la même année.
LE PUNGA : LE PARTI GABONAIS DU COURAGE
Le 20 août 1958, à un mois du vote référendaire, Sousatte réunit quelques hommes décidés à le suivre. Le Parti de l’Unité Nationale Gabonaise est, selon RPS, la troisième force politique qu’il a suggérée à Yembit et Nyonda dès son retour en 1957. Pour mener à bien son projet, il a choisi des hommes qui semblent lui être fidèles et, quelques fois redevables.
Jean-Jacques Boucavel est une des personnalités centrales de l’UDSG. Il a 34 ans. C’est un instituteur de formation. Il vient de siéger à l’Union Française à la place de Sousatte. Il est, par ailleurs, issu de la même région (Ngounié) que Sousatte dont il est le neveu. Il démissionne le 18 août, soit deux jours avant la création du PUNGA. Jean-Félix Lassy est le directeur de cabinet du ministre de la fonction publique. Il est membre du conseil municipal. Henri Moundounga est le chef de cabinet de Vincent de Paul Nyonda, ministre des Travaux Publics et Ghisira comme Sousatte. Martin Longa est conseiller municipal du BDG, Valentin Mihindou Mi Nzamba est fonctionnaire de l’enseignement technique, surveillant de collège et ancien membre influent de l’AGEG. Louis Mvey est un syndicaliste reconnu, membre de la CGAT.
Le PUNGA apparaît évidemment comme un parti « régionaliste ». En effet, en dehors de Louis Mvey, tous les membres fondateurs sont issus du groupe Ghisira-Punu et des régions de la Ngounié et de la Nyanga. Quelques mois après sa fondation, on retrouve dans ses listes, les noms de jeunes tels que Marcel Sandoungout du Haut-Ogooué.
Mais cet esprit régionaliste qui accompagne l’existence du PUNGA tout au long de sa « courte » vie n’honore pas René-Paul Sousatte et Jean-Jacques Boucavel. Sousatte, est pourtant populaire et très brillant. Un fin stratège politique qui peut rassembler au-delà de sa seule appartenance ethnolinguistique et sa région.
Mais le PUNGA, c’est sans doute ce qu’il faut retenir, est d’abord le premier parti à avoir annoncé qu’il voterait et qu’il ferait voter pour le « Non » au référendum.
« Nous en avons assez des brimades de la France métropolitaine. Nous voterons non et ferons voter non » indique Jean-Jacques Boucavel le 15 septembre 1958. Le Punga estime qu’il est temps de traiter d’égal à égal avec la France comme le prône en Guinée, Sekou Touré.
Le Punga ne change pas de logique. Jusqu’au référendum, il milite pour le « Non ». Mais le « Oui » l’emporte. 15 mille personnes ont suivi le PUNGA. Ceci constitue la phase capitale de son histoire car désormais, ni Sousatte, ni Boucavel ne connaîtront plus le repos. Malgré leur invitation, plus tard à entrer dans le gouvernement de l’Union Nationale, le PUNGA est mal vu par l’autorité française et son patron. Le PUNGA battu au référendum tente de s’installer dans le pays. C’est ainsi que Marcel Sandoungout est copté. Pourtant Louis Mvey est lui exclu peu à peu parce qu’il est présenté comme un potentiel « indic » de l’UDSG d’Aubame. En d‘autre termes, Louis Mvey est victime de son communisme et de son appartenance au groupe Fang.
Sousatte perd aussi la confiance de l’autre leader Ghisir de cette époque, Vincent de Paul Nyonda, ministre et membre du BDG. Celui-ci est accusé de faire de l’infiltration dans le parti de Gondjout et Mba. Son appartenance à la communauté Ghisira et la présence d’Henri Moundounga, son chef de cabinet, à la réunion qui crée le Punga est mal perçu par Léon Mba. Vraisemblablement, Nyonda est solidaire de Sousatte mais il reste sur sa faim quant à la capacité réelle du Punga de frapper de grands coups. Nyonda finit par se mettre en désaccord avec Sousatte. Il déclare : « J’ai dit à Sousatte qu’il ne faisait que du racisme. Moi-même j’ai eu l’idée de créer une troisième force, mais j’ai renoncé car elle ne peut reposer que sur la notion tribale, ce qui est un recul pour notre pays ».
Pour René Paul Sousatte, c’est un coup dur car Nyonda est une personnalité qui aurait pu aider le PUNGA à mieux s’installer. Même la Nyanga se désolidarise du PUNGA. Michel Mihindou et Théotime Guimbyth qui sont les têtes de file du parti de Sousatte et des anciens militants de l’UDSG créent le « Comité Mixte de la défense des Intérêts de la Nyanga et de la Liberté d’Opinion ».
Mais c’est en fait un vrai coup du BDG qui réussit ainsi à briser une jambe au PUNGA. En 1959, RPS est arrêté, jugé et condamné par le Tribunal de Grande Instance de La Seine pour atteinte à la sûreté en République gabonaise avant d’être frappé d’inéligibilité. Il est emprisonné. En 1961, il est à nouveau absent des élections à l’Assemblée Nationale. Le GRAND absent.
Le PUNGA lui se porte mal. Il est attaqué de toute part et ne peut rien faire face à la puissante union Mba-Aubame. Louis Mvey, très exaspéré, quitte le parti et tombe quasiment dans l’oubli. ‘RPS’ dont le talent d’organisateur est reconnu de tous les hommes politiques continue de torpiller l’action de Léon Mba. Il reste incontestablement le leader de la Ngounié-Nyanga. Et pour le BDG au pouvoir, il faut pouvoir anéantir cette influence. Mais comment ?
En 1962, Léon Mba admet l’idée de Nyonda et Aubame de ne plus laisser RPS vivre en électron libre. Il le nomme ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de l’Union Nationale et en 1963 « case » Boucavel à la tête du CES.
À partir de fin 1962, l’idée d’un grand parti voit le jour dans l’entourage de Léon Mba. Il veut engloutir une fois pour toute Aubame et Sousatte qui se sont « alliés » à lui le temps du gouvernement de l’Union Nationale mais qui reste récalcitrant à l’idée de voir Léon Mba demeurer au pouvoir. Aubame a toujours des ambitions et reste très populaire. Sousatte, « L’Homme du Non » gabonais n’a pas encore obtenu l’absolution de la métropole et continue de marquer son indépendance, sa liberté de ton et sa volonté de rompre avec la France. Gondjout lui, est en résidence surveillée. Léon Mba met Yembit en avant pour que ce dernier négocie avec Aubame et Sousatte pour la fusion du BDG, de l’UDSG et du PUNGA afin de donner naissance à un parti dont il serait le seul chef. Inadmissible. Les négociations durent plusieurs semaines. Pour Aubame et Sousatte « réunis », l’attitude de Léon Mba relève du mépris puisqu’il ne répond pas à leurs correspondances et demandes d’audience. Les différentes réunions conduisent même à l’idée selon laquelle le BDG doit « avaler » les deux autres partis. La tension monte.
En février 1963, ces négociations n’aboutissent pas. Léon Mba libère les frères Gondjout, Paul et Edouard après les avoir muselés pendant plus de trois ans. Il tente un coup de poker : se réconcilier avec Gondjout, son « meilleur ennemi ». Et pour cause, il a prévu de remanier le gouvernement et d’en sortir les ministres qui ne sont pas membres du BDG. C’est ce qu’il fait le 19 février. L’Union Nationale a vécu.
« Elimination » du PUNGA et de son idéologue
Le PUNGA est dissout le 17 juin 1963. Un acte qui en fait état est publié en juillet de la même année. Il indique que : « considérant que les trois étapes que s’étaient fixées le PUNGA sont pleinement atteintes et que l’évolution de l’Afrique sur l’échiquier international implique d’immenses sacrifices, j’ai décidé en ce jour, d’une manière solennelle, avec l’accord des membres du comité directeur, compte tenu des pouvoirs qui m’ont été conférés par le président national du parti, Mr René Paul Sousatte, en date du 18 février 1963, de dissoudre le PUNGA ». Ce communiqué est signé Pierre Claver Divoungui.
Sousatte se retrouve seul face à ses adversaires. Boucavel, un temps menacé et réfugié au Congo a rejoint le camp présidentiel avec armes et bagages. Que faut-il faire dès lors ? L’Homme se retire de la scène politique. Désabusé. Il tente de se lancer dans les affaires mais son nom n’est pas une garantie dans un pays où les acteurs de la colonisation sont encore aux affaires. Ils n’ont pas oublié que Sousatte a souhaité leur départ en 1958.
Décès
René-Paul Sousatte est décédé le 27 février 1969. Il avait 56 ans. Il est resté dans la région de la Ngounié une référence. Mis à part « le tribalisme » que lui avait reproché son « frère » ghisira Vincent de Paul Nyonda, RPS est resté dans la mémoire comme l’un des plus brillants politiciens de sa génération. Ses contemporains ont préféré garder de lui l’image du Sousatte qui a défendu les intérêts des Gabonais à Brazzaville, puis à l’Assemblée de l’Union Française (au compte de l’UDSG qu’il avait intégré en 1947), avec des discours enflammés, et aussi sa fidélité à Aubame et son courage face au référendum de 1958.
Repères bibliographiques
PUBLICATIONS
- L’âme africaine par un africain, Imprimerie du service de presse, 1946, 24 p.
- L’A.E.F., Berceau de l’Union Française, Coulommiers, Collection la Voix de l’A.E.F., 1953, 144 p.
- Lettre à Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, 2 septembre 1959, 3 p.
Pour aller plus loin…
À lire
- Partis politiques et unité nationale au Gabon (1957-1989), Wilson-André Ndombet, Paris, Karthala, 2009, 208 p.
- Presse d’opinion et luttes politiques en Afrique francophone: Le Gabon de 1922 à 1990, Arthur Sabi Djaboudi, Publibook édition, 2018, 372 p., pp 140-142