27 AOÛT 2016 : D’une élection à haut risque à une crise post-électorale majeure

Le 27 août 2016, une élection présidentielle s’est tenue au Gabon. Le peuple gabonais s’étant mobilisé, c’est 627 805 électeurs qui sont appelés à voter dans environ 2 500 bureaux de vote. Alors que les tendances donnaient Jean Ping gagnant avec une avance de 60.000 voix, le système Bongo s’est de nouveau servi de la province du Haut-Ogooué, région dite d’origine de la famille Bongo, comme variable d’ajustement. En effet, Ali Bongo Ondimba y a été crédité de 95% des votes pour un taux de participation de 99,93%.

Face à ce coup d’État électoral et à ces violences, différents observateurs internationaux ont réagi :

  • Selon le rapport de la Mission d’Observation Électorale de l’Union Européenne, « les résultats de cette province [Haut-Ogooué] ont inversé la tendance constatée par la mission sur la base des résultats annoncés par les gouverneurs des huit autres provinces du pays ».
  • La Mission d’Observation de l’Union Africaine a remis en cause les procès-verbaux de la province du Haut-Ogooué, « clairement établis, conformément aux textes », dont la « lisibilité est si nette qu’ils ne peuvent que susciter des interrogations ».
  • La Mission d’Informations et de Contacts de l’Organisation Internationale de la Francophonie a souligné que la « différence de traitement entre les résultats du Haut-Ogooué et ceux de l’Estuaire n’a pas permis de lever tous les doutes sur la sincérité des résultats tels qu’issus des urnes ».
  • Le Parlement Européen a adopté une résolution contre le Gabon, le 2 février 2017 qui : « considère que les résultats officiels de l’élection présidentielle manquent de transparence et sont extrêmement douteux, ce qui a pour effet de remettre en cause la légitimité du président Bongo » et condamne vivement les violences électorales, violations graves des droits de l’Homme, arrestations arbitraires, détentions illégales et intimidations politiques.

Les chiffres de l’élection présidentielle gabonaise du 27 août 2016

Le rapport ci-dessous permet d’analyser les résultats de l’élection présidentielle gabonaise du 27 août 2016 avant la fraude massive organisée par le régime en place, c’est à dire la dictature d’Ali BONGO et du système PDG (Partie Démocratique Gabonais).

Pour une meilleur lecture (agrandir la page), nous vous invitons à cliquer sur la flèche en bas à droite du rapport.

31 AOÛT 2016 : Annonce des résultats, répressions violentes et massacre des populations

Le 31 août 2016, dans un total déni de démocratie, le ministre de l’intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, d’après les résultats de la Commission Électorale Nationale et Permanente (CENAP), annonce qu’Ali Bongo Ondimba est réélu. Tous les éléments à disposition confirment que le peuple gabonais a fait un choix clair et massif en faveur de Jean Ping :

  • Les résultats des élections rapportés par les scrutateurs et confirmés par les vrais PV (Procès-verbaux)
  • Les incohérences de la CENAP et de la Cour Constitutionnelle

À l’écoute de ces résultats, des manifestations pacifiques de contestation ont été spontanément organisées par le peuple gabonais. Elle a été réprimée avec violence par les forces de sécurité et de défense. Des tirs à balles réelles sont enregistrés.


Dans la nuit du 31 août au 1 septembre 2016, c’est le quartier général de campagne de Jean Ping qui a été pris d’assaut par des forces armées gabonaises. Des dizaines de personnes ont été tuées, un millier de personnes a été arrêté et emprisonné (détentions arbitraires dans des conditions dégradantes, actes de torture). On compte encore aujourd’hui de nombreux disparus.

En violation du droit international, les connexions internet sont coupés totalement dans un premier temps puis partiellement rétablies cinq jours plus tard, avec accès interdit aux réseaux sociaux pendant plusieurs semaines.

La Cour constitutionnelle gabonaise ou la Tour de Pise

Le 24 septembre 2016. Ali Bongo est déclaré vainqueur par la Cour constitutionnelle avec 50,66 % des voix, suivi de Jean Ping avec 47,24 % des suffrages.

Le 8 septembre 2016, Jean Ping dépose un recours devant la Cour constitutionnelle du Gabon pour contester les résultats de l’élection présidentielle du 27 août 2016, remportée par Ali Bongo Ondimba. Il demande le recomptage des voix dans la province du Haut-Oogoué, bureau de vote par bureau de vote, à travers la confrontation des procès-verbaux détenus par la Cenap (Commission électorale nationale) et toutes les parties.

Dans sa décision n°50/CC du 23 septembre 2016, la cour constitutionnelle déclare :
« Article premier : les requêtes présentées par messieurs Gérard ELLA MINTHOGHE et Jean PING sont recevables en la forme.
Article 2 : Lesdites requêtes sont rejetées quant au fond.
Article 3 : La demande reconventionnelle formulée par monsieur Ali BONGO ONDIMBA est recevable.
Article 4 : Les résultats de 21 bureaux de vote du 2ème arrondissement de la commune de Libreville, province de l’Estuaire, sont annulés.
Article 5 : En dépit de cette annulation, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA conservation toujours une avance sur les autres candidats.
Article 6 : La présente décision sera notifiée aux parties, au Premier Ministre, au président du Sénat, au président de l’Assemblée Nationale et publiée au Journal officiel de la République gabonaise ou dans un journal d’annonces légales
Est proclamé élu :
Ali Bongo Ondimba172 990 voix, 50,66% »

En violation du code électoral gabonais, la Cour constitutionnelle, présidée depuis 20 ans par Marie-Madeleine Mborantsuo, a encore penché du côté du pouvoir en place, en dépit de la volonté du peuple qui souhaitait une alternance à la famille Bongo au pouvoir depuis plus de 50 ans.

La cour constitutionnelle est surnommée « la Tour de Pise », parce qu’elle penche toujours du côté du pouvoir du clan Bongo.

Consulter :

Pour aller plus loin

Le combat diplomatique de Jean PING

Jean PING, élu Président de la République gabonaise ce 27 août 2016, n’a pu accéder au Pouvoir suite au coup d’État militaro-électoral perpétré par Ali Bongo. Depuis cette date, il continu de revendiquer sa victoire et mène des actions au niveau diplomatique. Ces actions consistent à démontrer que le Pouvoir d’Ali Bongo est illégitime (c’est un fait), et négocie avec la France officielle et des Réseaux (la Françafrique) qui empêche toute alternance au Gabon.

Le triptyque qui préside au combat de Jean Ping pour la vérité des urnes et l’avènement de la Nouvelle République repose sur :

  • Le recours systématique à toutes les voies offertes par le droit ;
  • Le rassemblement, par l’action diplomatique, des partenaires internationaux influents, à même de reconnaître le caractère sacré du vote exprimé par le peuple Gabonais, le 27 août 2016 ;
  • La mise en place d’une transition démocratique pacifique, sans violence inutile, dans le respect de l’adversaire politique et de la nécessité d’une réconciliation nationale ultérieure post-crise.

Vous trouverez l’ensemble des actions de Jean PING en cliquant sur le lien ci-dessous :
https://www.souverainetegabon.com/les-actions-de-jean-ping/

Voici une liste non-exhaustive des actions diplomatiques conduite par le Président élu Jean PING.


Le 2 septembre 2016. Jean Ping déclare lors d’une conférence de presse : « le monde entier sait qui est le président de la République : c’est moi, Jean Ping ». Comme l’avait fait l’ambassade américaine et l’Union Européenne les jours précédents, Jean Ping demande un recomptage des voix par bureau de vote.

Consulter : Requête en réformation des résultats de l’élection présidentielle introduite par Jean Ping


Le 8 septembre 2016, Jean Ping dépose un recours devant la Cour constitutionnelle du Gabon pour contester les résultats de l’élection présidentielle du 27 août 2016, remportée par Ali Bongo Ondimba. Il demande le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué, bureau de vote par bureau de vote, à travers la confrontation des procès-verbaux détenus par la Cenap (Commission électorale nationale) et toutes les parties

Consulter : Recours de Jean Ping devant la Cour constitutionnelle


Le 29 octobre 2016. Le Président élu Jean PING se rend au Trocadéro pour s’adresser à la Diaspora gabonaise qui depuis l’élection présidentielle a montré sa détermination en manifestant tous les samedi sur cette place, place des Droits de l’Homme. Elle est devenu le lieu symbolique de la résistance gabonaise.


Le 2 novembre 2016, Jean Ping dépose devant la devant la Cour constitutionnelle une requête en révision des décisions n°50/CC et n°52/CC 2016 relatives au recours en réformation des résultats de l’élection du Président de la République dans la province du Haut-Ogooué qui ont proclamé le candidat Ali Bongo Ondimba élu

Consulter : Requête en révision des décisions n°50/CC et n°52/CC 2016 relatives au recours en réformation des résultats de l’élection du Président de la République introduite par Jean Ping


Le 15 décembre 2016, Jean Ping, par l’entremise de ses avocats, transmet à la Cour Pénale Internationale (CPI) et dénonce un dossier accusant le pouvoir de « crimes contre l’humanité » durant la crise qui a suivi la réélection contestée d’Ali Bongo. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait annoncé fin septembre l’ouverture d’un examen préliminaire, étape préalable à l’ouverture d’une enquête sur le Gabon.


Du 18 au 23 décembre 2016. Jean Ping organise « Le Dialogue National Pour l’Alternance » (DNPA). L’ensemble des Gabonais y sont convié dans le but de débattre sur des thématiques aussi fondamentales que : la revendication de la victoire, la crise post-électorale, la Gouvernance et les crises sociales.


Du 1er au 5 mars 2017. Jean Ping a organisé une tournée à l’intérieur du pays dans 3 capitales provinciales du Gabon : Oyem, dans le nord ; Mouila, dans le sud et Lambaréné, dans le centre.


Le 25 juillet 2017. Après avoir effectué une tournée européenne, Paris, Genève, Bruxelles et Berlin, le président élu Jean Ping est accueilli à son retour par une foule immense,  à qui le pouvoir en place a interdit l’accès à l’aéroport avant d’être dispersée par les gaz lacrymogènes.


Le 13 février 2018, Jean Ping a saisi la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) d’une requête destinée à invalider la décision de la Cour. constitutionnelle gabonaise désignant comme vainqueur des élections présidentielles, M. Ali Bongo.

« Cette requête se fonde sur l’article 13 de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ratifiée par le Gabon le 20 février 1986 qui consacre le droit du peuple gabonais à des élections libres dont le résultat ne peut en aucun cas être faussé par les pouvoirs en place, qu’il s’agisse du gouvernement gabonais ou des juges de la Cour constitutionnelle gabonaise. »

Consulter : Requête de Jean Ping auprès de la CADHP

L’Union Africaine (UA)

Le 17 novembre 2016. La Mission d’Observation de l’Union Africaine a remis en cause les procès-verbaux de la province du Haut-Ogooué. Selon le document, les procès-verbaux sont « clairement établis, conformément aux textes ». Leur « lisibilité est si nette qu’ils ne peuvent que susciter des interrogations ». Ainsi, les PV du Haut-Ogooué sont tellement parfaits qu’ils en éveillent les soupçons.

Déclaration pré-électorale de la Mission d’Observation Électorale de l’Union Africaine

Consulter :

Pour aller plus loin

Un pré-rapport met en cause les résultats de l’élection présidentielle au Gabon, 17 novembre 2016

Election gabonaise: quand les experts de l’UA expriment leurs doutes, 17 novembre 2016

Déclaration préliminaire de la Mission d’observation conjointe de l’Union Africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale pour l’élection présidentielle en République gabonaise du 27 août 2016

L’Union Européenne

Le 12 décembre 2016, le rapport de la Mission d’Observation Électorale de l’Union Européenne (MOE-UE) rédigé par les observateurs présents lors de l’élection présidentielle à l’invitation du Gabon, indique clairement qu’il y a des anomalies qui « mettent en question le processus de consolidation des résultats et du résultat final de l’élection » :

Consulter :

Pour aller plus loin

Accord entre l’Union Européenne et le gouvernement de la République Gabonaise concernant l’observation de l’élection du Président de la République Gabonaise d’août 2016 :

Accord entre l’Union européenne et la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP):


Le 2 février 2017, le parlement européen a voté une résolution condamnant les violations des droits de l’Homme au Gabon suite à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Une résolution contre le Gabon qui :

  • « considère que les résultats officiels de lélection présidentielle manquent de transparence et sont extrêmement douteux, ce qui a pour effet de remettre en cause la légitimité du président Bongo » ;
  • condamne vivement les violences électorales, violations graves des droits de l’Homme, arrestations arbitraires, détentions illégales et intimidations politiques ;
  • demande au Conseil de l’Union Européenne d’envisager des sanctions ciblées contre les principaux responsables gabonais de cette forfaiture et de ces crimes, dans le cadre de l’article 96 de l’accord de Cotonou.

Résolution du Parlement européen du 2 février 2017 sur la crise de l’état de droit en République démocratique du Congo et au Gabon (2017/2510(RSP))


Le 14 septembre 2017, le Parlement Européen a adopté une seconde résolution sur la répression de l’opposition au Gabon qui invite la VP/HR, la Commission et les États membres à réexaminer leurs politiques à l’égard du Gabon et à envisager des sanctions ciblées à l’encontre des responsables de la fraude électorale et des actes de violence qui en ont découlé; « demande instamment à la France, en particulier, en raison de ses liens historiques forts avec le Gabon, de peser de tout son poids politique et économique sur le gouvernement gabonais et de jouer un rôle constructif au sein des institutions européennes à cet égard ».

Résolution du Parlement européen du 14 septembre 2017 sur la répression de l’opposition au Gabon (2017/2830(RSP))

ACCORD DE PARTENARIAT entre les membres du groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, d’une part, et la Communauté européenne et ses Etats membres, d’autres part, signé à Cotonou le 23 juin 2000

https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/LSU/?uri=celex:22000A1215(01)#:~:text=L’accord%20de%20Cotonou%20constitue,et%20le%20Pacifique%20(ACP).


Le Conseil des Droits de l’Homme (CDH)

Le 7 novembre 2017, lors des travaux de sa 28e session du Groupe de travail sur l’Examen périodique universel, le Conseil des Droits de l’Homme (CDH) à Genève a examiné le troisième cycle du rapport du Gabon. Certains pays comme l’Espagne, le Royaume-Unis ou les Pays-Bas, ont exprimé leurs « préoccupations sur les violences consécutives à la proclamation de la victoire du président Ali Bongo au scrutin présidentiel, notamment la perte en vies humaines lors des manifestations survenues à la suite de ces élections ».

Consulter :

Conseil des droits de l’homme : le Gabon rejette toute « enquête internationale » autre que la CPI sur les violences post-électorales de 2016

Le 15 mars 2018, le Conseil des droits de l’homme a adopté,  les documents finaux résultant de l’Examen périodique universel (EPU) du Gabon. Durant le débat:

  • « United Nations Watch s’est dit préoccupé par la situation précaire des droits de l’homme au Gabon, qui a connu un déclin des droits civils et politiques au cours de la dernière année écoulée.  L’ONG a notamment déploré l’arrestation de Jean Ping, sans mandat.  Cela met à mal le droit à la liberté de réunion, d’association et d’opinion.  Le Gabon doit procéder à des élections justes et transparentes, a ajouté l’ONG.  Quand les Nations Unies et le Conseil se décideront ils à mettre un terme à l’impunité et à garantir les droits des Gabonais, a-t-elle demandé? ».
  • « Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme a constaté une régression croissante des droits de l’homme au Gabon, citant notamment l’arrestation de membres de l’opposition et des disparitions lors des violences post-électorales.  L’ONG a exhorté le Gabon à consentir davantage d’efforts pour lutter contre les violences, les viols et les crimes rituels, entre autres. »
  • « International-Lawyers.org a salué les efforts du Gabon pour améliorer la liberté et l’indépendance de la presse par l’adoption d’un nouveau code de la communication, qui – a toutefois déploré l’ONG – restreint néanmoins la liberté d’expression.  L’ONG a ensuite évoqué les conditions de détention et plaidé pour une amélioration de la situation carcérale, soulignant que la détention provisoire ne devrait être utilisée que dans des circonstances exceptionnelles.»

Consulter :

Conseil des droits de l’homme : Examen périodique du Gabon, du Ghana et du Pérou

Rapport du Groupe de travail sur l’Examen périodique universel* Gabon

Pour aller plus loin

Situation du Gabon https://www.ohchr.org/fr/countries/africaregion/pages/gaindex.aspx

La Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)

Lors de la 59e Session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), tenue du 21 Octobre au 4 Novembre 2016 à Banjul, en République islamique de la Gambie, une résolution référencée CADHP / Rés.359 (LIX) 2016 portant sur la situation des Droits de l’homme en République gabonaise a été prise.

  • La Commission condamne fermement les violations des droits de l’homme post-électorales perpétrées au Gabon ;
  • La Commission se dit préoccupée « par la détérioration de la situation politique et des droits humains en République Gabonaise après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 27 Août 2016. », il en va de même des «allégations de violations des droits de l’homme, y compris l’arrestation et détention arbitraires d’opposants politiques, l’utilisation de la force contre les manifestants pacifiques et actes de torture et autres mauvais traitements» ainsi que des « conditions de détention des personnes arrêtées lors des manifestations pacifiques du 31 Août au 4 Septembre 2016, et la disparition de beaucoup d’autres personnes»
  • La CADHP remet en cause les résultats et condamne « fermement les violations post-électorales  des droits de l’homme commises au Gabon » y compris « tout acte visant à restreindre le droit à la liberté de manifestation et de réunion pacifique, y compris par l’utilisation de la force excessive et disproportionnée contre les manifestants ».

Consulter la résolution sur la situation des droits de l’homme en République gabonaise – CADHP/Rés.359(LIX)2016

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)

Le 21 juin 2017, la Mission d’Informations et de Contacts de l’Organisation Internationale de la Francophonie rappelle que Bruxelles et d’autres partenaires du Gabon ont demandé un recomptage des voix. Plus important, elle constate que la Cour constitutionnelle a annulé les résultats de 21 bureaux de vote dans l’Estuaire, soit 10 000 voix, sur la demande formulée par Ali Bongo et dans le même temps a rejeté la demande de Jean Ping d’annulation des résultats dans le Haut-Ogooué, « au cœur du contentieux ».

Ainsi, la Mission d’Informations et de Contacts de l’OIF souligne que la « différence de traitement entre les résultats du Haut-Ogooué et ceux de l’Estuaire n’a pas permis de lever tous les doutes sur la sincérité des résultats tels qu’issus des urnes ».

Le doute sur la sincérité des résultats de l’élection présidentielle gabonaise, retenu dans le rapport de l’OIF, rejoint les conclusions de l’Union européenne et de l’Union Africaine

Consulter :

Rapport de la Mission d’Informations et de Contacts de l’Organisation Internationale de la Francophonie de l’élection présidentielle du 27 août 2016 au Gabon

L’élection présidentielle gabonaise: on en parle en France

Le 5 avril 2017, dans une interview exclusive à RFI, le candidat Emmanuel Macron avait déclaré : « Il me semble que l’élection de Monsieur Ali Bongo est pleine d’incertitudes et d’inconnus, qui justifient un jugement circonstanciel ».

Lien de l’interview, le sujet du Gabon est évoqué à la minute 33 :


LE SÉNAT

Le 18 novembre 2016, Question d’actualité au gouvernement n° 1040G de M. Jean-Marie Bockel (Sénateur du Haut-Rhin – UDI-UC) publiée dans le JO Sénat du 18/11/2016 sur la situation au Gabon.

« Ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

Le Gabon connaît, depuis presque trois mois, des troubles graves, tant pour ses institutions que pour sa population. L’origine en est connue, l’élection présidentielle du 27 août dernier n’a pu consacrer la victoire d’Ali Bongo qu’au prix de la mobilisation de 95 % des électeurs d’une des huit provinces du pays – la sienne – qui auraient voté presque unanimement pour le président candidat.

Personne ne saurait être dupe d’un tel résultat. D’ailleurs, la France, l’Union européenne – elle doit rendre un nouveau rapport dans quelques jours –, les États-Unis et l’Union africaine ont émis des doutes sérieux sur la défaite proclamée de Jean Ping, qui, en réalité, a largement gagné cette élection… »

Consulter :


L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Le 18 octobre 2016, M. François de Rugy attire l’attention de M. le ministre de la défense sur la situation politique au Gabon à la suite des résultats de l’élection présidentielle.

Consulter :

Question N° 99924 de M. François de Rugy au Ministre de la Défense publié au JO le 18/10/2016

À consulter sur le site de l’Assemblée nationale ici


Le 3 octobre 2017, le député Jean-Luc Mélenchon attire l’attention du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, sur la situation politique au Gabon.

« Il y a un peu plus d’un an, le 27 août 2016, se tenaient les élections présidentielles au Gabon. Le résultat officiel donnait M. Ali Bongo vainqueur du scrutin. De nombreux observateurs et notamment ceux de l’Union européenne ont souligné les fraudes grossières, en particulier dans la province du Haut-Ogooué d’où est originaire M. Bongo. S’appuyant sur les rapports mettant en doute l’honnêteté des résultats, M. Ping, candidat unique de la coalition de l’opposition, n’a eu de cesse d’interpeler la communauté internationale et ses institutions afin d’obtenir les pressions nécessaires au respect de l’expression démocratique du peuple gabonais. Dans le même temps le gouvernement de M. Bongo a multiplié les actes de répression. Dès le 31 août 2017, la garde républicaine gabonaise donnait l’assaut contre le quartier général de M. Ping au prétexte fallacieux qu’il aurait abrité les incendiaires de l’assemblée nationale quelques heures auparavant. Trente morts ont été recensés par les partisans de M. Ping lors de cet assaut. De nombreuses arrestations ont eu lieu, notamment celle du député démissionnaire Bertrand Zibi Abeghe dont le seul crime était d’avoir humilié M. Bongo en lui remettant son écharpe devant les citoyens de sa circonscription. Ces exactions font l’objet d’une plainte auprès de la Cour pénale internationale. La liste des prisonniers politiques n’a eu de cesse d’augmenter ces derniers mois, entre arrestations arbitraires et interdictions de sortie du territoire. On peut citer sans être exhaustif M. Frédéric Massavala, directeur de cabinet de M. Ping, ou de M. Pascal Oyougou, arrêtés ces derniers jours du mois de septembre 2017. Dans le même temps le peuple gabonais souffre de la crise post-électorale, des privations de libertés, de la grave crise économique que subit le pays où le climat politique et social s’aggrave de jour en jour. Dès le 3 septembre 2016, M. le député avait alerté le précédent gouvernement sur la nécessité pour la France d’être attentive au simple respect de la démocratie. Ce n’est que par ce biais que seront renforcés les liens de la France avec le Gabon pour l’avenir. Un an après la question reste la même : il lui demande quelle est la position de la France sur cette situation alors qu’elle entretient une base militaire au Gabon et que des entreprises françaises y ont des intérêts importants. »

Consulter :

À consulter sur le site de l’Assemblée Nationale ici


Le 23 juillet 2019, le député François Ruffin attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la disparition inquiétante de quatre syndicalistes et sur la complicité de la France avec la dynastie Bongo.

Consulter :

À consulter sur le site de l’Assemblée Nationale ici


Le 08/07/2020, lors d’une séance des questions orales au gouvernement français, le député français Bruno Fuchs a déclaré que « le chef de l’État [Ali Bongo] n’est plus en capacité de présider son pays depuis 18 mois en raison de son état de santé ». Malheureusement, comme on pouvait s’y attendre, le ministre Jean-Yves Le Drian, qui n’est pas un débutant, et qui soutient la dictature gabonaise a savamment évité de répondre et a botté en touche concernant le Gabon.

Consulter :

Pour aller plus loin


Le 21/07/2020, M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la position de la France quant à la situation politique au Gabon. En effet, Ali Bongo, président en exercice depuis le hold-up électoral d’août 2016, a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Depuis, il semble être dans l’incapacité d’assumer ses fonctions.

Consulter :

À consulter sur le site de l’Assemblée nationale ici


L’OFFICE FRANÇAIS DE PROTECTION DES RÉFUGIÉS ET APATRIDES (OFPRA)

Le 19 janvier 2018, L’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) émet un rapport qui met en exergue l’explosion des violences à l’annonce officielle des résultats de l’élection présidentielle, l’assaut des forces de sécurités contre le QG de Jean Ping et le bilan des violences.

Le 14 février 2018, l’OFPRA émet un deuxième rapport sur l’opposition gabonaise depuis la crise post-électorale d’août-septembre 2016

Depuis cette date tragique du 31 août 2016, partout dans le monde, la Résistance gabonaise s’est organisée :
  • afin de faire respecter le choix du peuple incontestablement exprimé lors de l’élection présidentielle du 27 août 2016, de sorte que le vrai vainqueur, Jean PING, accède officiellement à la Présidence de la République;
  • afin de faire la lumière sur les massacres et autres exactions perpétrées à partir du 31 août 2016.
  • afin de donner la souveraineté réelle au Gabon en particulier et à l’Afrique en générale.