La Françafrique et le système Bongo sont nos ennemis

L’esclavage a permis à l’occident d’empêcher les pays africains de faire des échanges commerciaux au niveau mondial et donc de capturer l’étage supérieur comme indiqué dans l’image. Puis, avec la colonisation, elle a folklorisé et aliéné l’étage intermédiaire en balkanisant les différents grands territoires africains. L’Afrique doit sa survie à l’étage inférieur grâce à la solidarité familiale.

L’objectif de la conquête des indépendances était de permettre au pays africain de reconquérir les différents étages qui ont été détruit par la colonisation et l’esclavage. Mais, malheureusement, la Françafrique s’y est toujours opposée pour maintenir les pays africains, dit francophones, et le Gabon en particulier au niveau de l’étage inférieur.

  • Economie de survie : C’est l’économie de subsistance ou d’autoconsommation qui se fait à travers l’agriculture local, la pêche, la chasse, l’élevage dans le village pour permettre à ses habitants de vivre.
  • Echange local : C’est permettre les échanges entre les villages et la capitale.
  • Echange au loin : C’est permettre les échanges entre le Gabon et d’autres pays du monde. C’est l’économie monde ou macroéconomie.

Mais, qu’est-ce que c’est que la Françafrique ?

La Françafrique est un système dont l’objectif permanent est de faire retomber l’Afrique et le Gabon en particulier au niveau de l’étage inférieur, c’est-à-dire l’économie de subsistance. Et cela par tous les moyens, que ce soit économique, politique, militaire, idéologique en faisant croire aux africains et aux gabonais en particuliers, qu’ils ne sont pas capables de déployer les règles du jeu, qu’elles soient économiques, politiques, culturelles au niveau de l’étage intermédiaire et de l’étage supérieur.

La Françafrique a été mis en place par le président français Charles de Gaules dans les années 1958 pour maintenir l’accès aux matières premières (pétrole, uranium, manganèse, bois, cacao, etc.), le financement de la vie politique française, empêcher les pays africains de commercer avec d’autres pays que celle qu’elle aura choisi, et donc de maintenir la dépendance.

Comment procède la Françafrique ?

Au niveau politique

La Françafrique fait d’abord un grand ménage en assassinant les élus africains (Sylvanus Olympio, Barthelemy Boganda, Patrice Emery Lumumba, Thomas Sankara, etc.) qui voulaient une indépendance réelle et en choisissant des africains amis de la France, souvent avec la nationalité française ou parfois des agents des services français (Omar BONGO, Félix Houphouët-Boigny, Eyadéma Gnassingbé, Denis Sassou-Nguesso, etc.).

En ce qui concerne le Gabon, c’est la France qui a choisit Léon MBA, et quand les patriotes gabonais ont renversé Léon MBA en 1964, c’est la France qui est intervenue militairement pour assassiner les militaires gabonais et imposer Léon MBA au pouvoir. La France a imposé Omar Bongo au pouvoir en 1967, et lorsque la population gabonaise l’avait pratiquement chassé du pouvoir en 1990 à la suite de la mort de Joseph RENDJAMBE, c’est la France qui a déployé l’armée française située à Libreville et Port-Gentil pour massacrer les contestataires et maintenir Omar Bongo au pouvoir. En 2009, c’est la France qui impose Ali Bongo à la suite de la mort d’Omar Bongo. En 2016, la France soutient le dictateur Ali Bongo alors que ce dernier a perdu les élections présidentielles du 27 août 2016 et a massacré les gabonais qui se trouvaient au quartier général de Jean PING qui est situé en face de la base militaire française. Ainsi, le rôle de la Françafrique au Gabon est d’empêcher toute alternance politique en faveur du Peuple Gabonais.

Au niveau économique

La Françafrique impose ses entreprises tels que TOTAL dans le secteur du pétrole, AREVA dans le secteur de l’Uranium, ERAMET dans le secteur du manganèse, et beaucoup d’autres entreprises dans différents secteurs d’activités. Il y a donc tout un tas de mécanismes qui permettent de piller les sols et sous-sol africains, et gabonais en particulier. La Françafrique impose le Franc CFA (Colonie Française d’Afrique) comme monnaie dans les pays qu’elle domine. Lorsqu’un président essaie de sortir du Franc CFA, la Françafrique lui fait la guerre, ce fut le cas du Président Laurent GBAGBO qui a subit deux coups d’état et qui a été renversé par l’armée française en 2010 pour installer Alassane Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire.

Au niveau culturel

La Françafrique installe ses agences tels que les centres culturels français à travers la francophonie. Au Gabon par exemple, la langue française est la seule langue nationale, c’est la langue de l’enseignement, de la justice et de l’administration. Aujourd’hui, on constate la perte de connaissances des langues maternelles au profit des langues étrangères tels que le français, l’anglais et l’espagnol. Les langues du Gabon ou africaines ne sont pas enseignées. On comprend donc que le seul moyen d’échanger entre un gabonais, un camerounais, un congolais ou un équato-guinéen qui sont tous voisins sera le français alors qu’avant la colonisation, ces populations échangeaient sans difficulté.

Au niveau militaire

La Françafrique installe des bases militaires françaises permanentes dans certains pays comme le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Sénégal, Djibouti ainsi que des bases non permanentes à travers des opérations extérieures comme Serval au Mali, Sengaris en République Centrafricaine, Epervier au Tchad pour ne citer que ceux-là. Et comme par hasard, ces bases militaires sont situées proches des aéroports et des palais présidentielles des différents états qui sont des lieux stratégiques. Au Gabon, la base militaire française s’est toujours opposée à la souveraineté du Gabon en soutenant la dictature.

En conclusion

La Françafrique est cette pieuvre qui permet de maintenir les pays africains dit francophones sous la domination coloniale de la France. Au Gabon, malgré l’incapacité totale du dictateur Ali Bongo à la suite de son AVC (Accident Vasculaire Cérébrale) du 24 octobre 2018, le système Bongo est toujours au pouvoir parce que la Françafrique a pris le relais. Combattre le système dictatorial au Gabon, c’est combattre la Françafrique, et nous avons le devoir de la combattre pour la souveraineté du Gabon et de l’Afrique.