Par : FEDERATION DES MOUVEMENTS CITOYENS ET ANTIFRANCAFRICAINS DU GABON

À l’attention de : Emmanuel Macron, Président de la République française

Date : 12 février 2023

Objet : One Forest Summit

SOMMAIRE

INTRODUCTION

I – LE DEVOIR MEMORIEL

LA FRANCE MEDIEVALE
LA FRANCE ESCLAVAGISTE
LA FRANCE COLONIALISTE
LA FRANCE NEOCOLONIALISTE

II – LA COOPERATION FRANCE-AFRIQUE

III – LE CAS PRECIS DU GABON

LE SCANDALE DES ACCORDS DE COOPERATION
LE SOUTIEN AU MONOPARTISME DICTATORIAL
LE SOUTIEN A LA DICTATURE MULTIPARTITE
LE ROI EST NU
L’ENRICHISSEMENT DE LA FRANCE ET L’APPAUVRISSEMENT DU GABON

IV – L’AVENIR DES RELATIONS FRANCO-GABONAISES

LA REVISION DES ACCORDS ET TRAITES FRANCO-GABONAIS
LA NOUVELLE DONNE

CONCLUSION

INTRODUCTION

À sa seule convenance et selon les seuls intérêts de Paris, Emmanuel Macron a décidé de la tenue d’un « One Forest Summit » au Gabon, à Libreville. D’après le communiqué officiel, ce sommet sur la préservation des forêts tropicales se tiendrait du 1er au 02 mars 2023, avec pour double objectif (1) de remobiliser l’attention politique autour de la sauvegarde de ces forêts, menacées par la déforestation et la surexploitation, et (2) de relancer la coopération Nord-Sud.

A cette grande messe environnementale, qui durera deux jours, se retrouveront des chefs d’État et de gouvernement, des scientifiques, des ONG de défense de l’environnement, des institutions financières et des chefs d’entreprise.

Les forêts du Gabon appartiennent au grand Bassin du Congo, qui est le deuxième poumon écosystémique de la planète avec celui de l’Amazonie d’Amérique du Sud. Il paraît donc normal que les acteurs concernés par la préservation des forêts tropicales s’intéressent au Gabon et y organisent un sommet. Cependant, le sort des populations gabonaises qui vivent dans ces forêts ne semble nullement préoccuper les participants à cet énième forum sur le climat et la biodiversité. La surexploitation du bois gabonais par les multinationales étrangères, notamment françaises, et sa conséquence directe, la dévastation de l’habitat animal qui provoque le dramatique conflit homme-faune dans les espaces villageois, ne semble pas constituer un souci pour ceux qui s’exprimeront en la circonstance. La juste répartition des immenses bénéfices générés depuis plus de 90 ans par l’exploitation du bois gabonais n’est pas à l’ordre du jour, encore moins la précarisation toujours plus grandissante des populations gabonaises à qui ne profite nullement la manne financière engrangée par toutes ces entreprises étrangères suite à leur suractivité forestière.

Comment peuvent s’allier un puissant intérêt pour la protection des forêts du Gabon et une indifférence marquée pour le sort des populations gabonaises qui y vivent ? Le climat et la biodiversité forestière du Gabon ont-ils plus d’importance que la vie et le bien-être du peuple gabonais ? Voilà qui mérite une explication de texte.

Autre questionnement : pourquoi tenir cet « One Forest Summit » en mars 2023, c’est-à-dire pratiquement à la veille des élections générales qui devront consacrer le renouvèlement de l’élite dirigeante au Gabon ? Quelle est l’urgence d’organiser cet événement à ce moment précis ? La problématique environnementale est suffisamment ancienne. Un traitement sérieux de la question s’accommode mal de ce genre d’initiative précipitée. En absence d’urgence signalée, cette rencontre pouvait attendre la fin de l’année électorale 2023 au Gabon. Et l’année 2024 aurait été parfaite pour l’organisation d’un sommet environnemental qui se serait alors tenu sous le magistère d’autorités fraîchement élues par le peuple gabonais, avec une meilleure garantie d’exécution des résolutions et décisions arrêtées lors des assises.

Tout bien considéré, le caractère franchement inopportun de la date choisie pour la tenue du « One Forest Summit » laisse à penser que l’événement dissimule en fait un agenda caché. Car il n’échappe à personne que la situation géopolitique mondiale et surtout africaine, avec le retour vigoureux de la Russie sur la terre de Kama, particulièrement dans le pré-carré français d’Afrique, inquiète au plus haut point l’élite économique et politique de la France, dont les intérêts sur le continent noir sont mis à mal par le pays de Vladimir Poutine. Le Mali d’Assimi Goïta et le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré sont irrémédiablement sortie de l’escarcelle françafricaine dans le Sahel. Il est fort probable que le Niger, le Sénégal et même la Côte d’Ivoire empruntent bientôt le même chemin de l’émancipation et de la réelle souveraineté, pour peu que l’un de ces nouveaux leaders souverainistes et panafricanistes qui enthousiasment à l’heure actuelle dans chacun de ces pays, accède au pouvoir, porté par les aspirations d’une jeunesse déterminée à briser le joug néocolonial de la France. En Afrique centrale, l’emblématique cas du Centrafrique du professeur Faustin-Archange Touadéra est une épine au pied de la France. Le Cameroun de Paul Barthélémy Biya bi Mvondo n’est pas en reste, qui donne de plus en plus d’insomnies au maître de l’Elysée.

Aussi, pour l’état-major français, il devient urgent d’éviter l’extension de la « fronde souverainiste » au reste du sous-continent d’Afrique centrale. Il faut prendre les devants.

A la lumière de cette analyse, la tenue précipitée et injustifiée du « One Forest Summit » en mars 2023 au Gabon trouve son explication : l’événement sert en réalité de couverture à Emmanuel Macron. La raison fondamentale de son déplacement n’est pas la préservation des forêts tropicales, mais le contrôle total du processus électoral en cours, pour s’assurer que le président issu des prochaines échéances d’août et septembre 2023 sera un obligé de la France et qu’ainsi, le Gabon demeurera dans le giron français.

I – LE DEVOIR MEMORIEL

« La mémoire des peuples est un tamis, qui laisse passer les faits déplaisants », disait Maurice Denuzière, journaliste et écrivain français.

En Afrique noire, il est de tradition d’informer l’étranger sur le passé de la terre qui l’accueille, et sur les us et coutumes des personnes qui y vivent. Quand l’oreille est attentive et l’esprit bien disposé, les hôtes peuvent aussi évoquer leur vision du monde et leurs aspirations. Ceci afin que l’étranger soit en terrain moins inconnu, moins hostile et puisse prendre ses marques pour la réussite de son séjour dans une terre qui n’est pas la sienne. Au moment où l’actuel président de la République française foule pour sa première fois la terre du Gabon, il convient de respecter cette tradition.

Le Gabon est situé en Afrique Centrale. A cheval sur l’Equateur, il est limité au NordOuest par la Guinée Equatoriale, au Nord par le Cameroun, à l’Est et au Sud par le Congo Brazzaville et à l’Ouest par l’Océan Atlantique qui le borde sur 800 km. Sa superficie est de 267.667 km² avec une forêt recouvrant plus de 75% de son territoire. Le climat est de type équatorial, chaud et humide. La température moyenne annuelle est de 26°C et l’hygrométrie de plus de 80%. Le pays est traversé par environ 3.000 km de nombreux cours d’eau navigables. Le pays compte 9 provinces, 48 départements, 26 districts, 52 communes, 35 arrondissements, 164 cantons, 969 regroupements de villages et 2 743 villages. Le Gabon possède d’immenses ressources naturelles (abondante couverture forestière, bonne pluviométrie, terres arables à 80%, hydrocarbures, minerais, pierres précieuses, importantes ressources halieutiques, énorme potentiel écotouristique, etc.) et une jeunesse qui représente près de 60% de la population

Au plan culturel, les Gabonais peuvent être regroupés en quatre grands groupes ethnolinguistiques : les groupes Ekang et Kota vivant dans les provinces du nord (WoleuNtem) et nordest (OgoouéIvindo), les groupes Ngwèmyènè que l’on retrouve dans les provinces du centre (MoyenOgooué) et du littoral (Estuaire et OgoouéMaritime), les groupes Mbede qui sont présents dans les provinces de l’est (OgoouéLolo) et du sudest (HautOgooué) et enfin les groupes Méryè dans les provinces du sud du Gabon (Ngounié et Nyanga). Ces peuples africains du Gabon commerçaient entre eux, vivaient en paix et souvent en bonne intelligence, jusqu’à l’avènement de l’esclavage qui survint au 15ème siècle. Au 19ème siècle, la France occupa progressivement le pays, à partir de l’estuaire du Komo et de l’embouchure de l’Ogooué, à la suite de l’action d’explorateurs tels que Victor de Compiègne, Alfred Marche et Pierre Savorgnan de Brazza.

Après cette brève présentation du pays, faisons maintenant un tour d’horizon rapide des relations entre la France et le Gabon, en partant de ce qu’était la France avant cette rencontre.

LA FRANCE MEDIEVALE. Avant qu’elle ne pratique l’esclavage et la traite négrière, la France médiévale vivait sous le joug obscurantiste de la tyrannie cléricale de l’église catholique, sous l’ère de la féodalité, du servage, du morcellement de l’autorité politique et du recul de la notion d’Etat. Pendant cette période obscure, l’économie était à dominante agricole, avec une terre appartenant à la noblesse militaire, les maîtres féodaux, exploitant les serfs de la paysannerie asservie. Cette société cloisonnée de seigneurs, princes et chevaliers (bellatores), de clercs (oratores) et de travailleurs acharnés (laboratores) respectait les 3 ordres sociétaux qui avaient cours au moyen-âge. La France médiévale était arriérée, pauvre, et subissait les fléaux de la famine, de la peste et du choléra. Limitée à des frontières exclusivement continentales et encore imprécises, la France du moyen-âge ne présentait aucun atout endogène lui permettant de s’élever au rang de grande nation européenne.

LA FRANCE ESCLAVAGISTE. La sortie de l’âge sombre de la France coïncide avec le début de la traite des Noirs. En autorisant celle-ci en 1642, le roi Louis XIII ouvre l’ère de prospérité imméritée de la France, tout en scellant le sort des peuples africains que le Code noir de Jean-Baptiste Colbert assimile à des biens meubles. Le royaume de France de Louis XIII commence à s’enrichir grâce à la main-d’oeuvre docile et bon marché des esclaves travaillant dans des plantations en plein essor. Pendant près de deux cents ans, la sueur et le sang de millions d’Africains permirent de construire les villes négrières de La Rochelle, Nantes, Bordeaux, Marseille, Lorient, Saint-Malo et le Havre. Le Palais de l’Elysée, siège et emblème du pouvoir politique français, a été édifié en 1720 par le négrier Antoine Crozat. Parce qu’elle fut outrancièrement esclavagiste, toute la puissance et la magnificence de la France bonapartiste et impériale porte la marque abjecte et indélébile du crime de négation de l’humanité des peuples noirs d’Afrique.

LA FRANCE COLONIALISTE. Ayant subi de lourds et sérieux revers dans l’ile de Saint Domingue qui devient Haïti, la France esclavagiste se résout, la mort dans l’âme, à concéder la libération du peuple noir enchaîné depuis des siècles. Les Nègres-marrons, férocement combattus, triomphent en redonnant sa dignité à l’humanité noire. Mais la France revancharde, pourtant dite « des lumières », va exiger des Haïtiens la réparation, c’est-à-dire le remboursement intégral des investissements des esclavagistes sur l’île. Parallèlement, la métropole va dédommager les négriers. On assiste ainsi à cette aberration où les victimes sont sommées d’indemniser leurs bourreaux. Durant des décennies, Haïti payera. Jusqu’au dernier centime. La traite négrière étant prohibée, la richesse humaine du continent noir n’est plus disponible. Délaissant les hommes, le regard des nations européennes se tourne alors vers les immenses terres d’Afrique gorgées de richesses inestimables. Possédées par une volonté de puissance et de domination inextinguible, et habitées par un esprit racialiste et une pensée raciste qui justifiera moralement et intellectuellement leurs activités de prédation, elles inventent un concept : la colonisation ou la mission civilisatrice de l’Europe en Afrique. La France est pleinement partie prenante à ce nouveau crime ourdi contre l’Afrique. Que de guerres de conquête coloniale menées, de terres brûlées, de vies africaines brisées, de femmes et d’enfants violées, de sanctuaires ancestraux renversés, d’objets cultuels détruits mais plus souvent volés et expédiés dans les musées européens, de sociétés humaines disloquées, de barbaries inouïes perpétrées par une nation dont la devise est pourtant « liberté, égalité, fraternité » ! Pendant près de cent cinquante ans de colonisation, la France drapée des valeurs d’humanisme et de christianisme s’enrichit indûment et outrageusement sur le dos d’une Afrique qu’elle considère comme sa propriété. D’abord esclavagiste puis colonialiste, la France cumule à ce moment de son histoire avec l’Afrique cinq cents ans de vie « rentière » ; elle se nourrit sur la « bête noire ». Et elle perd l’habitude du travail dur et digne qui libère.

LA FRANCE NEOCOLONIALISTE. Dans sa forme brutale, ignominieuse et infamante matérialisée par l’esclavage et la traite négrière, l’exploitation de l’Afrique par la France a perduré plus de deux siècles, émaillée des mouvements de résistance et de révolte qui aboutiront à son abolition. Combien de temps devait durer la colonisation ? On ne le saura jamais. L’histoire retient simplement que la dynamique colonialiste fut brisée dans son élan par les ambitions conquérantes du IIIème Reich allemand d’Adolf Hitler qui déclencha la deuxième guerre mondiale. L’armée française fut vaincue par la Wehrmacht en seulement six semaines au cours des mois de juin – juillet 1940. Défaite, la France s’est soumise à l’Allemagne nazie avec laquelle elle a honteusement collaborée via le régime de Vichy. Charles de Gaulle, qui ne s’était pas résigné, entra en résistance et dut s’appuyer sur les territoires français d’Afrique pour poursuivre le combat de la libération et de la souveraineté. Brazzaville devint la capitale de la France libre. S’il est vrai que les Africains qui subissaient le joug cruel de la colonisation n’étaient pas disposés à mourir pour l’oppresseur français, il est tout aussi vrai qu’ils décidèrent de combattre l’Allemagne nazie avec l’espoir que la France reconnaissante leur accorderait en retour leur liberté et leur autodétermination. La promesse fut donnée par Charles de Gaulle lui-même, qui obtint ainsi l’adhésion des soldats africains (tirailleurs sénégalais). Mais à la conférence de Brazzaville, qui se tint du 30 janvier au 08 février 1944, la France estima que conserver son empire colonial primait sur l’aspiration légitime de liberté et d’indépendance des Africains. La promesse fut donc balayée d’un revers de la main. On assista à la création de l’union française en 1946 et de la communauté française en 1958, qui n’étaient que des formes plus édulcorées de l’exploitation coloniale de l’Afrique. En clair, la France de De Gaulle ne manifesta aucune reconnaissance envers les Africains noirs venus l’aider à combattre pour sa libération.

La relation que la France nouera plus tard, de sa propre initiative, avec le Gabon, sera de la même veine que celle tissée ainsi par elle au cours des six derniers siècles avec le reste de l’Afrique. Il s’agit d’une relation déséquilibrée, nourrie à l’avantage exclusif de la France. Le maître esclavagiste domine l’esclave, le colon tient en son pouvoir suprême le colonisé. Dès l’origine, la relation voulue par la France avec l’Afrique s’est faite contre les intérêts des Africains, celle avec le Gabon contre les Gabonais.

Plus de deux siècles d’esclavage. Aucun regret. Aucun remords. Aucune demande de pardon. Aucune réparation morale, financière et économique.

Plus d’un siècle de colonisation. Aucun regret. Aucun remords. Aucune demande de pardon. Aucune réparation morale, financière et économique.

Plus de soixante-deux ans de néocolonialisme. Aucun regret. Aucun remords. Aucune demande de pardon. Aucune réparation morale, financière et économique.

La France refuse obstinément d’affronter son passé esclavagiste, colonial et néocolonial. Elle veut tourner la page sans l’avoir lue, et attend des victimes qu’elles fassent de même. C’est là une posture puérile et surtout irréaliste. Car la vérité est qu’une nouvelle relation franco-africaine, donc gabono-française, ne peut pas se construire en faisant l’impasse sur tous les traumatismes collectifs infligés aux Africains au fil des siècles, et dont les conséquences néfastes perdurent à ce jour. Il faut solder le passé, pour pouvoir aller de l’avant. C’est une question de sincérité, de justice et de vérité. En la matière, le chancelier allemand Willy Brandt a montré l’exemple en son temps, à l’adresse de la communauté juive victime de la Shoah. La jeunesse de l’Afrique francophone de ce millénaire commençant attend le Willy Brandt français.

II – LA COOPERATION FRANCE-AFRIQUE

L’insurrection de Madagascar (1947), la perte d’Indochine (7 mai 1954 – Diên Biên Phu), la guerre d’Algérie (1 novembre 1954 – 19 mars 1962) et la guerre du Kamerun (1955-1971) furent des faits majeurs qui annonçaient la dislocation inéluctable de l’empire colonial français. Son implosion était certaine, la volonté d’autodétermination des peuples colonisés y conduisait. Cela, le stratège De Gaulle le comprit fort bien. Prenant alors les devants en Afrique noire, le président français choisit de « desserrer les liens avant qu’ils ne rompent. » Il réussit à remplacer « colonisation » par « coopération », comme avant lui, Jules Ferry avait substitué « colonisation » à « esclavage ». La prétendue « décolonisation » des peuples noirs d’Afrique ne résulta donc pas d’une quelconque générosité de la France « d’octroyer l’indépendance » à ses anciennes colonies. Ce fut un pur calcul stratégique. Le but était de stopper la ferveur indépendantiste des colonisés en leur faisant croire que le but était atteint, alors qu’il n’en était rien. Pour chaque pays africain, la proclamation officielle de l’indépendance, donnant accès à la reconnaissance internationale, fut conditionnée par la signature d’accords de coopération avec la France.

Ce qu’on appelle encore aujourd’hui accords de coopération, est en réalité le cadre néocolonial de servitude conçu par De Gaulle pour perpétuer la mainmise de Paris sur ses anciennes colonies. Ils ont été rédigés unilatéralement par la France, traitant des aspects politiques, économiques, monétaires, diplomatiques et militaires de la vie du pays sans que des représentants de celui-ci aient été associés à la rédaction, que le document ait fait l’objet de discussions entre les deux parties.

III – LE CAS PRECIS DU GABON

Dans le cas du Gabon, qui peut être étendu à l’ensemble des autres pays africains concernés par la question, les archives sont muettes sur l’identité des experts et ministres gabonais qui auraient participé aux différents rounds de négociation ayant conduit à la signature, le 17 août 1960, des accords de coopération entre la République française, représentée par Jean Foyer, et la République gabonaise, représentée par Léon Mba.

LE SCANDALE DES ACCORDS DE COOPERATION. La signature des accords de coopération était la condition imposée par De Gaulle, pour aller à la proclamation officielle de la pseudo-indépendance de la République gabonaise. L’analyse des termes de ces accords montre qu’ils dénient toute souveraineté et toute indépendance à l’Etat gabonais, mais consacrent plutôt de manière contractuelle l’assujettissement et l’inféodation du Gabon à la France. Ils assurent à celle-ci toute liberté de poursuivre au Gabon une politique d’exploitation coloniale spoliatrice et prédatrice des richesses du pays. L’analyse montre de manière irréfutable que la racine du mal, du sous-développement du Gabon, est l’existence et l’application de ces accords de coopération avec la France.

Que disent en substance les clauses de ces accords ?

  1. Accords particuliers. Les articles 1 et 2 stipulent sans ambigüité que la République gabonaise est sous tutelle française.
  2. Accords en matière de politique étrangère. La politique étrangère du Gabon est celle que la France décide et à l’ONU, la République française est le « penholder » du Gabon.
  3. Accords de défense et de sécurité. Le Gabon est de fait un territoire occupé, d’où l’installation de la base militaire du Camp de Gaulle qui forme et encadre le semblant d’armée nationale constituée pour mater toute rébellion populaire. La présence militaire française sert aussi à contrer tout putsch militaire (comme en février 1964) susceptible d’évincer un régime à la solde de la France.
  4. Accords pour les matières premières et produits stratégiques. Les immenses ressources naturelles du Gabon appartiennent à la France. Le Gabon n’en est qu’un gestionnaire tenu d’informer le propriétaire des programmes et projets concernant leur exportation hors du territoire.
  5. Accords en matière économique, monétaire et financière. La France peut s’approvisionner quasi gratuitement en matières premières au Gabon et accaparer l’essentiel des devises issues du commerce extérieur du Gabon dans un compte « Gabon, droits de tirage » dont elle fait usage à son gré dans les transactions françaises à l’international. Les clauses dans ce domaine font que la France ne dépense rien, mais gagne toujours. L’usage imposé du Franc CFA ôte au Gabon toute souveraineté en matière de politique monétaire. Il permet par contre à la France d’avoir une influence absolue sur l’économie du pays, et aux entreprises françaises de la place, d’enrichir la métropole grâce à la parité qui permet le rapatriement facile de leurs profits colossaux.
  6. Accords en matière de marine marchande. Les côtes maritimes gabonaises appartiennent à la France, de même que toutes les ressources halieutiques.
  7. Accords en matière d’aviation civile. Le ciel gabonais appartient à la République française.
  8. Accords en matière d’enseignement supérieur. Les clauses dans ce domaine sont vectrices d’imposition, assimilation, modelage, canalisation des codes français ; dissipation, dissolution et phagocytage des valeurs locales. Ce formatage a pour but de créer des « néo colonisés » qui seront acquis à la défense du modèle français et joueront le même rôle que les supplétifs africains de la colonisation, ou que les nègres de maison de l’esclavage.

La première chose qui frappe en examinant ces accords est leur caractère déséquilibré. Tout accord de coopération doit garantir l’équilibre des avantages des parties. Les accords de coopération France-Gabon sont largement déséquilibrés. Les clauses sont à l’avantage exclusif de la France et lèsent quasi systématiquement la partie gabonaise.

La deuxième chose qui frappe est leur caractère immoral. Tout accord de coopération doit être éthique. Un accord de coopération présentant un caractère secret est ontologiquement suspect d’immoralité. On comprend dès lors pourquoi d’une part, ces accords n’ont jamais été examinés par la représentation nationale gabonaise et, d’autre part, pourquoi ils n’ont jamais été mis sur l’espace public gabonais mais sont restés « secrets ».

Les accords de coopération France-Gabon interpelle la conscience de la communauté internationale en général et de la France des peuples en particulier. En effet, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, fil conducteur de l’action humanitaire et de la pensée humaniste, est totalement heurtée par l’esprit et la lettre des accords en question, car une contradiction flagrante transparaît, qui ne peut que rebuter la communauté internationale. Celle-ci n’est d’ailleurs pas dupe concernant la prétendue « souveraineté » du Gabon. Quant à la France, elle est parjure lorsqu’elle bafoue à travers de tels accords l’esprit même de sa devise et les fondements de la République française censée se poser en modèle universel.

Les accords de coopération France-Gabon crée la pauvreté au Gabon, avec pour conséquence une émigration grandissante de sa jeunesse vers l’Europe. La stratégie d’étranglement, voire de négation de fait d’un Gabon indépendant, tant sur le plan politique qu’économique, a eu pour conséquence d’éliminer toute possibilité de libération politique et d’essor économique susceptible d’assurer le progrès véritable, le bien-être matériel et l’épanouissement moral des populations. L’exil économique des gabonais a seulement été retardé par l’illusion d’aisance matérielle créée par le contexte d’exploitation des immenses ressources naturelles dont regorgent le sol et le sous-sol du pays. Les chocs pétroliers successifs et les crises économiques récurrentes qu’a connu le pays ont mis fin à l’illusion et introduit une ère de paupérisation grandissante des populations qui perdure à ce jour. Le Gabon connaît à présent une pauvreté « persistante ». Les études réalisées par la Banque mondiale chiffrent à 83% les Gabonais qui vivent aujourd’hui au-dessous du seuil de la pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’un dollar par jour. Situation paradoxale pour ce pays peuplé d’à peine 2,5 millions d’habitants et classé par les institutions financières internationales au rang de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Paradoxe qui a fini par susciter révolte et revendication dans la jeunesse gabonaise, à l’instar de ce qui arrive dans d’autres pays africains membres de la zone franc.

LE SOUTIEN AU MONOPARTISME DICTATORIAL. Pour éviter que les régimes françafricains installés par la France à l’aube de l’indépendance ne soient écartés par des oppositions démocratiques qui auraient eu la faveur populaire, les officines françaises ont développé le concept d’Etat-nation postcolonial africain qui ne pouvait aller de pair, selon elles, avec le multipartisme traversé par des courants ethnicistes, tribalistes ou clanistes. La nation gabonaise devra donc s’ériger sur les cendres des ethnies, des tribus et des clans. Pour commencer, il faut abolir le multipartisme, terreau désigné du clanisme, du tribalisme et de l’ethnicisme. Un an après la mort du président Léon Mba en 1967, son successeur Albert-Bernard Bongo impose donc le monopartisme, soutenu par la France gaulliste, qui accompagnera le jeune despote dans l’arrestation des opposants au monopartisme ou leur assassinat, quand ils n’ont pu fuir en exil. Ainsi, Simon Oyono Aba’a, Jean-Marc Ekoh Ngyema et d’autres opposants seront écroués pour délit d’opinion politique, quand Germain Mba Nguema aura moins de fortune et sera assassiné en septembre 1971. En neutralisant ainsi les opposants politiques au régime monopartite Bongo-PDG, la France s’assure que des forces contraires ne remettront pas en cause ses desseins de contrôle absolu du pays.

LE SOUTIEN A LA DICTATURE MULTIPARTITE. La chute du mur de Berlin survient en octobre 1989 et le vent de liberté venu de l’est européen souffle sur les côtes africaines du Golfe de Guinée. Le régime dictatorial monopartite Bongo-PDG vacille sérieusement et risque de s’effondrer. Les évènements de janvier 1990 déclenchés par les étudiants de l’Université Omar Bongo conduisent à la conférence nationale de mars-avril 1990. Le régime du despote Omar Bongo est sauvé mais le président contesté doit concéder le retour du multipartisme. La chose est actée, mais les officines françaises seront de nouveau à l’oeuvre pour défaire tout ce que le consensus national avait arrêté à la conférence nationale pour bâtir le nouveau Gabon multipartite. Avec l’aide de la France, Omar Bongo videra de la constitution de mars 1991 toute la substance démocratique qui fondait la nouvelle République. La France sera aux côtés du dictateur gabonais à toutes les élections présidentielles du Gabon multipartite, élections qu’il perdra d’ailleurs à chaque fois. Le protocole françafricain de maintien au pouvoir de la famille Bongo sera toujours le même : (1) parodie d’élection présidentielle car le vainqueur est celui choisi par la France, (2) fraude électorale pour imposer le choix de la France, (3) contestation populaire et répression militaire sanglante, (4) apaisement et ouverture politique par un dialogue national, (5) constitution d’un gouvernement de rassemblement opposition-majorité pour contenter les frustrés et (6) gestion approximative du pays avec des mesures de saupoudrage, pour contenir un peuple outré qui voit disparaître ses rêves d’alternance, de changement et de développement, jusqu’à (7) la prochaine élection présidentielle.

LE ROI EST NU. Le soutien de la France à la dictature en place est longtemps resté invisible et illisible pour le commun des Gabonais. Mais l’avènement des réseaux sociaux et le travail formidable des influenceurs néo panafricanistes ont mis en lumière le jeu trouble et double de la France. La jeunesse gabonaise, ultra connectée, est dorénavant pleinement édifiée. Elle sait maintenant que le régime Bongo-PDG n’est qu’une marionnette entre les mains de la France, qui prend en réalité toutes les décisions majeures politiques, économiques et diplomatiques engageant la vie de la nation. C’est pourquoi cette jeunesse, comme partout ailleurs aujourd’hui dans les pays africains du pré-carré français, tient Paris pour responsable de la situation de dégradation avancée du Gabon. Longtemps à l’abri, paisiblement embusqué et à l’oeuvre dans l’opacité la plus totale, le marionnettiste est à présent exposé à la vindicte populaire. La lumière des projecteurs le montre actionnant les ficelles de sa marionnette. Le roi est nu ! Et avec lui, tout le système hideux de la françafrique responsable du paradoxe d’un Gabon immensément riche mais abritant une population affreusement précarisée. Pour la jeunesse du Gabon, les choses sont claires : la Françafrique enrichit la France et appauvrit le Gabon.

L’ENRICHISSEMENT DE LA FRANCE ET L’APPAUVRISSEMENT DU GABON. Réduite à sa géographie hexagonale, la France est pauvre en matières premières et en ressources énergétiques. En réalité, elle n’a ni la taille, ni la démographie, ni le génie potentiel pour se hisser au rang de grande puissance mondiale. Le rang qu’elle occupe aujourd’hui dans le concert des nations, incluant sa place permanente au Conseil de sécurité de l’ONU, est la résultante de son histoire parsemée de crimes d’Etat et de crimes contre l’humanité, qui ont outrancièrement enrichi d’abord le royaume de France, puis l’empire français et aujourd’hui la république française. La puissance de Paris a pour socle son empire néocolonial africain. Retirez-lui l’Afrique, et la France devient un nain politique et économique.

À contrario, le Gabon est un petit pays scandaleusement riche de ses ressources naturelles et du dynamisme enthousiaste de sa jeunesse. Autant d’atouts qui peuvent en faire une nation riche, prospère et généreuse. Mais le maintien à sa tête, par la France, d’un système incompétent, corrompu et dictatorial depuis plus d’un demi-siècle, empêche toute évolution positive dans ce sens. On assiste plutôt à la paupérisation galopante des populations gabonaises, liée à un sous-développement du pays voulu et entretenu par Paris.

IV – L’AVENIR DES RELATIONS FRANCO-GABONAISES

L’avènement d’un nouveau type de relations franco-gabonaises passe premièrement par le devoir de mémoire. Pour qu’une victime puisse renouer des rapports sains et satisfaisants avec son bourreau, il faut d’abord que ce dernier reconnaisse le mal qu’il lui a fait. Le refus de repentance, le besoin irrépressible de justifier l’injustifiable, dans un esprit de condescendance et de pensée raciste, et la volonté manifeste d’occulter les « faits déplaisants » d’une histoire peu honorable, constituent autant de barrières qui rendent impossible ou retardent la construction de rapports d’un genre nouveau, empreints de respect mutuel et de sincérité, entre la France et le Gabon.

Le passif de la patrie de De Gaulle envers le Gabon, et c’est valable pour le reste du monde africain, est lourd, extrêmement lourd. Pour entamer et préserver durablement des relations fructueuses avec les nouvelles générations, instruites de ses crimes sur le continent, la France n’a d’autre choix que celui de rentrer en elle-même, demander pardon et procéder à toutes les réparations. C’est la seule voie pour engager avec la nouvelle Afrique, dont le Gabon de 2023 fait partie, une réelle et sincère relation de coopération, satisfaisante pour les deux parties. A défaut de cela, la rupture sera consommée. Et pour longtemps.

LA REVISION DES ACCORDS ET TRAITES FRANCO-GABONAIS. Le véritable partenariat s’établit lorsque deux parties, en rapport d’égalité, décident de s’accorder sur l’essentiel de leurs relations politiques, économiques, financières et culturelles. Or, les accords de coopération signés entre la France et le Gabon en août 1960, de même que les traités qui suivront après, ont toujours été réalisés dans un rapport de dominant (France) et dominé (Gabon). Dans cette configuration, le Gabon n’a jamais été en position de réellement défendre ses intérêts. Sinon, comment expliquer qu’après plus de 62 ans de coopération avec une des plus grandes puissances politiques et économiques du monde, et malgré toutes les ressources naturelles dont il regorge, le Gabon n’ait jamais vraiment amorcé un développement conséquent, à la mesure des richesses du pays ?

Le paradoxe d’un Gabon immensément riche mais dont la population est chaque jour plus appauvrie est intolérable et ne peut durer plus longtemps. La révision des accords et traités franco-gabonais est une exigence de bon sens, de vérité et de justice.

LA NOUVELLE DONNE. Cela fait plus de 62 ans que la France confisque la souveraineté du Gabon, lui impose son diktat politique, économique, diplomatique, monétaire et militaire. Cela fait plus de 62 ans qu’elle soutient la dictature en place et les répressions sanglantes des manifestations populaires faisant suite, lors des élections présidentielles, à la publication de faux résultats. Cela fait plus de 62 ans qu’elle entrave toute possibilité de développement, d’émancipation et d’épanouissement des Gabonais.

Mais le Gabon de 2023 n’est pas celui des années 60. La France serait bien inspirée de comprendre qu’une génération plus instruite, décomplexée, compétente, consciente et agissante, monte en puissance et qu’avec elle, rien ne peut plus être et ne sera plus jamais comme avant. Soit la France change, soit elle partira du Gabon dans le déshonneur. C’est là encore une simple question de bon sens et d’intelligence de la situation, de compréhension des temps présents. La jeunesse du Gabon ne supporte plus que l’extrême pauvreté touche plus de 60% de la population du pays quand ses incommensurables richesses, avec un PIB par habitant de 5,4 millions FCFA pour l’année 2022, pourrait garantir à tous ses ressortissants d’excellentes conditions de vie, à l’exemple des Dubaïotes. Son niveau de conscience politique est suffisamment élevé pour comprendre les enjeux du moment et le mauvais rôle que joue la France dans le marasme économique qui frappe le pays. Pour dire les choses très clairement, la France d’Emmanuel Macron est mise à l’index par le commun des Gabonais, depuis que ses manoeuvres malsaines dans le pays sont mises en lumière. La condamnation de la France ici ne procède pas d’un quelconque sentiment anti-français, mais d’une critique légitime et fondée de sa politique néocoloniale toujours en défaveur du peuple gabonais. Celui-ci veut désormais changer la donne. Il exige dorénavant de la France qu’elle change ou parte.

Pour la jeunesse consciente et engagée du Gabon de 2023, le changement attendu de la France se décline en cinq points précis :

  1. Elle reconnaît ses méfaits dans le pays et s’engage à effectuer toutes les réparations nécessaires ;
  2. Elle renonce à maintenir son esprit de domination et de condescendance à l’endroit des Gabonais ;
  3. Elle retire la base militaire du 6ème BIMA installée à Libreville ;
  4. Elle cesse d’imposer l’usage du franc CFA et accepte la souveraineté monétaire du Gabon;
  5. Elle ne s’ingère plus dans les affaires intérieures, notamment électorales, du Gabon.

En un mot, elle laisse enfin le Gabon prendre son destin en main.

CONCLUSION

La France d’Emmanuel Macron, nous en sommes convaincus, ne changera pas. Son élite dirigeante nourrie au gaullisme le plus abject refusera de renoncer à son emprise sur le Gabon, qu’elle pense tenir et maîtriser car l’ayant bien corseté politiquement, économiquement, financièrement, médiatiquement et culturellement. Pourtant, les leçons mal apprises d’Indochine, d’Algérie, du Rwanda, du Centrafrique, du Mali et dernièrement du Burkina-Faso, sont là pour rappeler à la France qu’un peuple conscient et farouchement déterminé peut s’affranchir des oppresseurs de tout ordre.

La France de 1789 qui s’est libérée, contre toute attente, du joug absolutiste royal, manquerait-elle à ce point de mémoire, et penserait-elle avoir seule, le privilège des indignations populaires capables de renverser toute forme de domination ?

Au moment où le peuple gabonais dans son écrasante majorité, et particulièrement sa jeunesse, entend renouveler toute sa classe politique en cette année électorale 2023, il est fortement recommandé à la France d’Emmanuel Macron d’éviter toute immixtion dans le processus électoral en cours.

Comme l’écrit Bruno Clément-Bollée, général de corps d’armée (2s), ex-commandant des Forces françaises en Côte d’Ivoire et de l’opération « Licorne », dans une Tribune publiée dans le journal Le Monde Afrique avec pour titre « FINI, L’AFRIQUE DOMINEE, PLACE A L’AFRIQUE SOUVERAINE ET SON MESSAGE : L’AFRIQUE AUX AFRICAINS ! » :

« La France est aujourd’hui en mauvaise posture sur le continent africain. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Pourtant, ses intérêts y sont multiples. Ils commandent une réaction impérative, urgente et adaptée pour ne pas se faire débarquer du continent. Le constat est posé, l’analyse montre bien que derrière son rejet, c’est celui de l’Occident qui est aussi en jeu. A nous de comprendre toute la profondeur du message adressé. A nous d’avoir le courage d’une vraie remise en question et l’audace de faire des propositions innovantes, efficaces et adaptées. »

On ne saurait être plus clair.

ASSOCIATIONS, MOUVEMENTS ET PARTIS POLITIQUES SIGNATAIRES

ACRONYMES DESIGNATIONS EN CLAIR
1 AIDI 241 La Gabonaise en action interactive pour le développement au Gabon et à l’international de CLAUDINE MOUSSOUNDA
2 AMAZONES D’AFRIQUE Amazones d’Afrique de SUZANNE BARAT
3 AMAZONES DU GABON Amazones d’Afrique de SUZANNE BARAT
4 CDG Convention de la Diaspora gabonaise du Dr. BRUNO ELLA
5 CGR Conseil Gabonaise de la Résistance de JEAN-AIME MOUKETOU
6 CGRi Convention gabonaise de la Résistance – Internationale de MAG EGOMAÏGUE
7 COPIL CITOYEN Copil citoyen de JUSTINE JUDITH LEKOGO
8 CRAC Coopération Russie Afrique Chine de RICHARD RUPEGUY MVE MEZUI
9 MESP Mouvement d’Emancipation Socialiste du Peuple de MOUANGA MBADINGA
10 MLG Mouvement de la Libération du Gabon de OMWANAWINTCHE MBOUROU
11 MORENA Mouvement de Redressement National de LUC BENGONO NSI
12 NEW PANAFRICAN POWER Nouveau Pouvoir Panafricaniste de VALENTIN BEMOUYEME
13 NEWPOWER Nouveau Pouvoir de NGOMO PRIVAT
14 NEWPOWER EUROPA Nouveau Pouvoir Europe de AYI MARIE-JOSEE
15 NEWPOWER ORIENT Nouveau Pouvoir Orient (Egypte) de YVES IBRAHIM BOUCKA
16 NEWPOWER RSA Nouveau Pouvoir Afrique du Sud de ERWAN NDONG
17 NEWPOWER TCHAD Nouveau Pouvoir Tchad de DJORET
18 OPA Osons Pour l’Afrique de MARC-ULRICH MALEKOU-MA-MALEKOU
19 RFPG Rapport de Force Peuple Gabonais de JEAN BOSCO BOUNGOUMOU BOULANGA
20 RSPGA Résistance et Souveraineté du Peuple Gabonais et Africain de SUZANNE BARAT
21 TROP C TROP Trop c’est trop de ANOUCHKA AUBEIZAULT
22 UP Urgences Panafricanistes de KEMI SEBA

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