Naissance de la Résistance

La Résistance gabonaise actuelle est née du chaos de la dernière élection présidentielle du 27 août 2016 qui a vu la victoire du Président Jean PING.  Le dictateur Ali BONGO s’est non seulement imposé par la force à la tête du Gabon, mais a également ordonné l’assaut meurtrier contre le quartier général de Jean PING dans lequel étaient rassemblés des milliers de gabonais désarmés, convaincus de la victoire de Jean PING. Les massacres et enlèvements arbitraires ont continué dans l’ensemble du pays après cette date. À ce jour, les enlèvements et arrestations arbitraires perdurent au Gabon. Notons que les populations vivant au Gabon ont toujours lutté pour leur souveraineté. Cette lutte peut être divisée en trois périodes que l’on vous propose ci-dessous.

Les origines profondes de la Résistance gabonaise

La période des hostilités et de la lutte armée contre le colonialisme français

Le refus de la domination coloniale se manifesta au Gabon dès la soi-disante signature du premier traité avec la France qui rencontra une forte opposition dans l’entourage d’Antchuwè Kowè Rapontyombo, alias « roi Denis». Les représentants de la France vinrent à bout soit par la force, soit par la corruption. A partir de 1862, éclatèrent au Gabon de nombreux conflits armés qui se succédèrent presque sans discontinuer jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale. De simples escarmouches qui embrasèrent surtout le bassin du Como, les altercations entre autochtones et forces d’occupation coloniales évoluèrent, vers la fin XIXe siècle, en de véritables campagnes militaires de plus en plus meurtrières avec la constitution de grands mouvements de résistance armée.

  • De 1895 à 1902 : Dans la région de Ndjolé, les deux clans fang Esamekep et Mveme se sont coalisés autour d’Emane Tole  pour résister aux autorités coloniales.
  • De 1903 à 1908: Un autre grand foyer de résistance vit le jour chez les Mitsogo, dans la région comprise entre Mimongo, Mouila et Mbigou. Le chef de cette révolte, Mbombé A Gnangué, et ses hommes s’élevaient contre les exactions des compagnies concessionnaires, l’installation de postes militaires coloniaux et l’institution de l’impôt.
  • En 1906 à 1909 : Dans la région comprise entre Moabi et Tchibanga, les Punu s’étaient, eux aussi, soulevés sous la direction de Mavurulu, alias Nyonda Makita, pour combattre les troupes coloniales.
  • De 1907 à 1909 : Dans la région comprise entre Ndjolé et Oyem, le « mouvement des Binzima » était un important mouvement de résistance armée qui livra de nombreuses batailles contres les troupes coloniales.
  • De 1922 à 1929 : Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il y eut encore quelques conflits armés opposant les autochtones aux troupes coloniales. Il s’agit essentiellement des soulèvements qui se produisirent dans les subdivisions de Mitzic, Mbigou, Okondja et Lastourville. Dans cette dernière subdivision, la révolte dirigée par le grand guerrier Wongo fut particulièrement importante.
  • Entre 1939 et 1945, le Gabon (étant une colonie française) est embarqué dans la seconde guerre mondiale par l’Empire français. En contrepartie de l’effort de guerre exigé des populations africaines, une nouvelle « politique indigène » est élaborée et dont l’objectif est de placer les « élites » africaines comme la  » clé de voûte  » de l’administration coloniale. Les indigènes « évolués » sont promus dans les hiérarchies administratives.

La période des évolués et de l’action parlementaire

Au sortir de la seconde guerre mondiale, les africains réclament leur indépendance, l’Empire français va alors réfléchir au moyen de mettre en place un système permettant de maintenir dans un dispositif commun des entités différentes tout en offrant la souplesse nécessaire pour amortir et orienter les inévitables futures évolutions politiques auxquelles aspirent les peuples colonisés.

Cette période est symbolisée par l’élection de certains gabonais au Parlement français à Paris tels que : Jean-Hilaire AUBAME, député à l’Assemblée nationale ; Mathurin ANGUILLEY et Paul INDJENDJE GONDJOUT, conseillers, puis sénateurs au Palais du Luxembourg ; et enfin René-Paul SOUSATTE et Jean-Jacques BOUCAVEL conseillers à l’Assemblée de l’Union-française au Palais de Versailles. D’autres parlementaires ont été élus aux assemblées locales : assemblée territoriale à Libreville et grand conseil de l’A.E.F à Brazzaville ; ce sont notamment : Yves-Henri EVOUNA ; MENDAME NDONG, Léon MBA MINKO, Jean Stanislas MIGOLET ; Eugène AMOGHO ; Edouard MOSSOT ; Vincent De Paul NYONDA. Cette période de l’action parlementaire va de 1946 à l’accession du pays à l’indépendance juridique.

Le 28 Septembre 1958 : De nombreux gabonais à travers le P.U.N.G.A (troisième grand parti à l’époque) ont voté  » NON  » au Référendum constitutionnel pour rentrer dans la Communauté franco-africaine.

En 1960 : La France impose Léon MBA comme premier Président du Gabon, car celui-ci était favorable au fait que le Gabon soit un territoire français.

La période du néo-colonialisme, la période actuelle, celle d’après cette indépendance nominale.

En 1964 : Les lieutenants Jacques Mombo et Valère Essone arrêtent le président Léon Mba, un gouvernement provisoire est constitué, et sa présidence est offerte à Jean-Hilaire Aubame. Mais, les troupes françaises interviennent en massacrant les militaires et civiles gabonais pour réinstaller Léon MBA au pouvoir au Gabon.

En 1967 : La France impose Albert Bernard Bongo au pouvoir à la suite de la mort officielle de Léon MBA.

Mars à Mai 1990 – Conférence nationale : Conférence nationale pour discuter des réformes institutionnelles et politiques et Retour du multipartisme.

À la suite de l’assassinat de Joseph Rendjambe, les gabonais se sont soulevés pour chasser Omar BONGO du pouvoir. Mais, une fois de plus, l’armée française intervient pour maintenir Omar BONGO au pouvoir au Gabon.

En 1993 : Omar Bongo perd l’élection présidentielle du 5 décembre 1993 face au père Paul MBA Abessole, mais Omar Bongo s’impose au pouvoir en massacrant de nombreux gabonais les jours qui ont suivi. Les observateurs français apportent leur caution au scrutin.

1998 / 2005 – Elections présidentielles : Candidat unique du Haut Conseil de la Résistance (HCR) qui est formé par toute l’opposition gabonaise, Pierre MAMBOUNDOU est élu Président par le peuple gabonais à l’élection présidentielle du 6 décembre 1998, Mais Omar Bongo s’impose au Pouvoir. Bis repetita à l’élection présidentielle du 27 novembre 2005 où Omar Bongo perd l’élection, mais, comme les années précédentes, Omar s’impose grâce à la Cour constitutionnelle.

En 2009 : Ali Bongo perd l’élection présidentielle du 30 août 2009 face à André MBA OBAME et Pierre MAMBOUNDOU. Mais, malheureusement, comme les précédentes élections, plusieurs gabonais sont massacrés et Ali Bongo s’impose au pouvoir avec la bénédiction de la France officielle et des réseaux (Françafrique).

De 2009 à 2016 : On note les morts plus que douteuse des personnalités publiques suivantes : André MBA OBAME et Pierre MAMBOUNDOU qui étaient arrivés en tête devant Ali Bongo lors de l’élection Présidentielle de 2009. De plus, on note aussi la mort plus que douteuse de Rose Francine Rogombé qui a été Présidente de la République par intérim de juin à octobre 2009 à la suite du décès d’Omar Bongo.

En 2016 : Ali Bongo perd l’élection présidentielle du 27 août 2016 face à Jean PING. Mais, malheureusement, encore plus que les années précédentes, Ali Bongo va jusqu’à massacrer les gabonais dans le quartier général de son adversaire Jean PING qui est situé juste en face de la base militaire française.

Pour l’Histoire

En mémoire de nos ancêtres, des victimes décédés, disparues, blessées, et des prisonniers politiques et d’opinions de la dictature du système Bongo et de la Françafrique, nous avons l’obligation de réussir. Car, face à ce système qui empêche la souveraineté du Gabon, nul n’est tenu d’obéir. Ce qui veut dire que nous avons le droit, et même le devoir de résister. Que ce soit par la violence, ou la désobéissance civile. La Résistance Gabonaise a choisi de lutter de manière pacifique pour arracher sa souveraineté.